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Audience sur le renouvellement des licences de Radio-Canada 2012 – Foire aux questions

1. Pourquoi la Guilde canadienne des médias se présente-t-elle aux audiences pour le renouvellement des licences de Radio-Canada ?

À titre de syndicat qui représente les travailleurs des médias, nous sommes attentifs aux événements qui ont une incidence sur l’environnement médiatique, dont les audiences du CRTC sur des enjeux médiatiques. Nous sommes des participants actifs et nous présentons des mémoires au CRTC quand nous avons une contribution utile à faire. Au bout du compte, nous visons toujours à appuyer un journalisme de qualité et un système médiatique en bonne santé au service de tous les Canadiens.

L’audience publique actuelle du CRTC sur le renouvellement des licences de Radio-Canada est importante à plusieurs égards. D’abord, c’est une occasion pour les Canadiens de participer à la définition du télédiffuseur public et à la programmation qu’elle offre partout au pays en français, en anglais et dans huit langues autochtones. Ensuite, en tant que syndicat représentant les travailleurs des médias au Canada, dont à la CBC, nous sommes ici pour écouter les autres et aussi pour partager notre perspective spécifique dans ce processus.

2. Quelles sont les principales propositions que fera la GCM à cette audience devant le CRTC ?

Dans notre mémoire au CRTC, nous faisons deux principales propositions :

-Nous demandons au Conseil d’établir un fonds à partir d’une contribution d’environ 0,75 % des revenus bruts des entreprises de câblodistribution et de diffusion par satellite – en tout environ 65 millions $ –  pour appuyer la programmation locale et régionale par des radiodiffuseurs publics, provinciaux et communautaires à l’échelle du pays.

-Nous proposons que le CRTC exige que Radio-Canada fasse rapport au Conseil d’un plan et de sa mise en application qui auraient comme but de mieux refléter « le caractère multiculturel et multiracial du Canada. »

3. Pourquoi un fonds de programmation locale et régionale est-il nécessaire ? 

Pour répondre aux exigences de son mandat en vertu de la Loi sur la radiodiffusion, Radio-Canada offre une programmation locale de qualité à l’échelle du Canada dans les deux langues officielles et dans huit langues autochtones dans le Nord. Avec son budget limité, Radio-Canada sert 57 communautés à l’échelle du Canada avec des téléjournaux quotidiens, à comparer à 31 pour Bell et Rogers, 25 pour  Québecor et 13 pour Shaw. Radio-Canada est le seul télédiffuseur national qui offre des téléjournaux quotidiens en français à l’extérieur du Québec et de l’Acadie ainsi que des téléjournaux régionaux au nord du 60e parallèle.

Dans le contexte de coupes importantes dans le financement fédéral public, le fonds que nous proposons appuierait une programmation locale et régionale essentielle par CBC/Radio-Canada, notamment dans les collectivités de langue officielle en situation minoritaire qui n’ont pas de solutions de rechange provenant de médias privés. Soutenir une programmation locale par des télédiffuseurs publics et communautaires, c’est appuyer la diversité des voix éditoriales et de télédiffusion dans de nombreuses collectivités au pays.

Il est important de comprendre cependant que le fonds que nous proposons ne comblerait pas l’ensmeble de l’écart de financement public, raison pour laquelle nous soutenons que les Canadiens et le CRTC ont besoin de se pencher sérieusement sur les défis de financement public à long terme.

4. Radio-Canada ne reçoit-elle pas beaucoup d’argent du gouvernement ?

Radio-Canada recevra autour de 1 milliard $ en financement direct fédéral cette année dans un budget fédéral atteignant 276 milliards $. Le financement de Radio-Canada représente à peine 30 $ par Canadien par année, par rapport à une moyenne de 80 $ par habitant pour les télédiffuseurs publics dans les pays de l’OCDE.

5. Est-ce approprié  de demander aux EDR de payer pour ce fonds qui profiterait essentiellement à leur concurrent ?

Radio-Canada a fait un excellent usage du fonds de programmation locale qui sera bientôt éliminé, en proposant une programmation locale utile.  Par ailleurs, on peut dire que les Canadiens reconnaissent que des télédiffuseurs publics solides sont importants pour la diversité des voix dans un système médiatique en santé.  Le fonds que nous proposons est un outil important pour atteindre cet objectif dans le contexte d’une forte concentration du coté des médias privés et d’un faible financement pour les médias publics. Le rôle du CRTC est en partie d’assurer un bon équilibre parmi les trois composantes du système, soit les médias publics, les médias privés et les médias communautaires. En 2011, les revenus des quatre grandes entreprises médiatiques se sont élevés à plus de 38 milliards $.

6. Pourquoi la GCM demande-t-elle un plan pour que Radio-Canada reflète « le caractère multiculturel  et multiracial du Canada » ?

Refléter le caractère multiculturel et multiracial du Canada fait partie du mandat de Radio-Canada. Cependant, ce but ne figure plus à l’ordre du jour public depuis quelques décennies. En satisfaisant à cet aspect de son mandat, Radio-Canada assurera sa pertinence aux yeux des Canadiens. Nous voulons qu’il y ait des rapports formels montrant l’embauche de personnes autochtones et de personnes non blanches devant les caméras mais aussi dans des rôles décisionnels derrière la caméra pour favoriser de véritables progrès dans ce domaine.

7. Avez-vous d’autres recommandantions pour le CRTC à ces audiences ?

Oui, nous demandons au CRTC de rendre obligatoire la distribution de CBC News Network dans les marchés de langue française et du Réseau de l’information dans les marchés de langue anglaise.

Et étant donné l’importance d’une programmation locale de qualité pour notre démocratie, nous demandons au CRTC d’entreprendre ou commander une étude sur les impacts subis par les diverses

communautés qui ont perdu leur téléjournal et leur programmation locale.

8. Qu’entendez-vous par un journalisme de qualité ?

Nous nous battons pour de bons emplois dans des organisations médiatiques en santé, car nous pensons que c’est une façon de veiller à ce que les Canadiens continuent d’obtenir des nouvelles et des émissions qui ont un sens pour eux en tant que citoyens d’une société démocratique.

Dans le récent projet participatif Réiventons Radio-Canada, 90 % des Canadiens qui appuient les médias publics ont dit appuyer fortement un journalisme audacieux de la part de Radio-Canada. Des reportages audacieux font également partie du journalisme de qualité que permet un système médiatique en santé.

9. Que pensez-vous de la demande de Radio-Canada à cette audience de faire passer des publicités sur Espace Musique et Radio 2

Avec les coupes qu’a subies Radio-Canada au cours des 30 dernières années, nous comprenons une telle demande. Nous soutenons que la solution viable serait un financement public stable et suffisant.

10. Au fonds, n’êtes-vous pas ici simplement pour défendre les intérêts de vos membres ?

Nos membres veulent offrir une programmation publique de qualité qui répond aux divers besoins de leurs publics. Nous sommes ici pour parler de l’importance de la radio-diffusion publique et de la nécessité de veiller à son avenir pour servir les besoins démocratiques, culturels et humains des Canadiens.

Qui nous sommes

La Guilde canadienne des médias (GCM) représente 6 000 travailleurs des médias dont des journalistes, des animateurs, des réalisateurs, des techniciens, des rédacteurs, des vidéastes, des médiathécaires, des programmeurs, des répresentants aux ventes, des employés administratifs et des collaborateurs à la pige. Nos membres travaillent à la Société Radio-Canada/Canadian Broadcasting Corporation (SRC/CBC), La Presse Canadienne, Reuters, l’Agence France-presse (AFP), TVO, TFO, le Réseau de télévision des peuples autochtones (aptn), ZoomerMedia, Shaw Media et la radio CKOI à Gatineau. Nous soutenons qu’un système médiatique de qualité qui répond aux attentes des Canadiens repose sur des organisations en santé qui traitent les employés de manière équitable.

La Guilde canadienne des médias est l’une des sections Syndicat des communications d’Amérique-Canada (CWA/SCA Canada), qui est affilié à son tour au Syndicat des communications d’Amérique qui compte plus de six cent mille membres à l’échelle de l’Amérique du Nord. www.cmg.ca.

 

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