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5 Questions avec Jody Porter, lauréate du prix Clarkson Laureateship in Public service

La journaliste de CBC à Thunder Bay, et membre de la Guilde Jody Porter a reçu jeudi soir le prestigieux prix Clarkson Laureateship in Public Service décerné par Massey College.

Nous avons rattrapé Jody pour la féliciter et lui demander de nous parler de son travail.

Jody PorterLa Guilde :
Quelle grande réalisation ! Félicitations d’avoir obtenu le prix Clarkson Laureateship in Public Service de Massey College. Qu’est- ce qui vous fait le plus plaisir de ce bel honneur ?

Jody Porter :
Je suis très heureuse de savoir que l’attention supplémentaire liée à cette récompense peut apporter de l’intérêt à mon travail sur les questions touchant les peuples autochtones  au Canada, et plus particulièrement dans le Nord de l’Ontario. Et c’est un grand honneur pour moi d’être en compagnie des lauréats de renom qui ont reçu le prix avant moi.

La Guilde :
En tant que journaliste et comme citoyenne tu as travaillé pour rapprocher des parties séparées de la collectivité pourqu’elles soient à l’écoute et apprennent les uns des autres, qu’est-ce qui t’a poussée à prendre cette initiative ?

Jody :
J’ai commencé des expériences radio/sociales que nous avons appelées CommonGround Café, avant tout par espoir : je me disais que si diverses communautés  à Thunder Bay pouvaient se parler et s’écouter, il y aurait de la compréhension et par la suite quelques changements d’attitudes, et qu’il y avait moyen de trouver un terrain d’entente qui permettrait de bâtir une collectivité avec un moins lourd fardeau colonial.

La Guilde :
Comment as-tu sélectionné les gens qui ont pris part aux dialogues radio de CommonGround Café et qu’est- ce qui t’a le plus surprise de la part des participants ?

Jody :
J’ai d’abord abordé les gens que je connaissais et des gens qui étaient prêts à participer à l’émission de radio. Une fois la série radio terminée, les gens voulaient plus, alors j’ai organisé une réunion CommonGround qui était ouverte à quiconque voulait prendre part à la conversation au sujet des relations raciales.

En termes de ce qui m’a surprise, je peux te raconter une histoire qui m’a marquée. Une personne de la classe moyenne, non-autochtone était assise à côté d’un monsieur Autochtone un peu plus âgé, et la première personne parlait du fait que Thunder Bay est un endroit sécuritaire par rapport à la ville du sud de l’Ontario d’où il venait, disant à quel point il était génial que son enfant pouvait être bien plus libre de se balader sans supervision. L’homme autochtone plus vieux a alors pris la parole : « Mon fils a été tuée ici; ma femme est morte ici. Pour moi, ce n’est pas une collectivité sécuritaire ». C’était un moment fort de vérité aux sujet des deux expériences.

La Guilde :
Y a-t-il une expérience précise qui t’a amenée à développer un lien avec ces histoires ?

Jody :
Avant de venir à CBC, je travaillais pour l’organisation Wawatay Native Communications Society à Sioux Lookout et cette expérience m’a tellement ouvert les yeux que je me suis retrouvée à me demander pourquoi on ne parlait pas de ces histoires. Alors, quand j’ai commencé à travailler à CBC, c’était l’un des enjeux que nous pouvions à mon avis mettre en évidence à CBC. Il y a d’autres gens et collègues qui font le même travail et nous abordons tous la question de divers points de vue.

La Guilde :
Pourquoi cela est-il important ?

Jody :
Parceque ces hisotoires sont importantes. Nous ne pouvons pas être des citoyens engagés dans nos propres collectivités si nous n’avons pas l’information, la compréhension et le contexte dans ces collectivités et en provenance de ces communautés.

 

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