Ces dernières années n’ont pas été très bonnes pour les employé(e)s des entreprises des médias en Amérique du Nord. Aux États-Unis, les chiffres sont vraiment troublants : 44 000 personnes ont perdu leur emploi dans cette industrie depuis cinq ans. C’est la raison pour laquelle le parent syndical de la GCM, The Newspaper Guild-CWA, a organisé une journée de protestation le 11 décembre, alors que l’organisme de réglementation américain des médias se réunissait pour discuter des enjeux liés à la propriété des médias et débattre s’il faut permettre aux compagnies de posséder plus d’entreprises des médias.
« Partout à travers le pays, les travailleurs se mobilisent pour le journalisme et pour combattre les efforts croissants des compagnies à abolir les emplois et les ressources qui desservent nos communautés » a indiqué Linda Foley, présidente de TNG-CWA.
Au Canada, la situation des entreprises des médias n’est guère plus reluisante.
Au Sun et chez CHUM, les fusions et la convergence, des mots à la mode en gestion des médias qui impliquent généralement moins d’employés pour faire plus de travail, ont entraîné l’abolition de plus de 300 emplois et réduit de 50 % les heures de diffusion des nouvelles en soirée à Calgary, Edmonton et Winnipeg.
À TVOntario, cinq émissions d’information ont été annulées, tout comme les documentaires ontariens diffusés à Studio 2 et Vox. Le même sort a été réservé aux entrevues d’auteurs, aux enquêtes médicales et aux compétences fondamentales qui constituaient le contenu de More to Life, Second Opinion et Imprint. Dix-neuf postes ont été éliminés à la programmation française et anglaise, et une douzaine de journalistes ont quitté TVO.
Les télédiffuseurs privés ont récemment demandé au Conseil de la radiffusion et des télécommunications canadiennes l’assouplissement de la réglementation sur le contenu, y compris pour les nouvelles qu’ils diffusent.
La GCM a aussi fait valoir sa position devant le CRTC au début du mois, demandant un financement accru et une réglementation plus stricte pour les nouvelles à la télévision.
« À toute heure du jour, il est très facile de trouver de l’information partout sur les plus récents développements au Moyen-Orient. En revanche, il est pratiquement impossible de savoir ce qui se passe à votre conseil municipal » a indiqué au CRTC Lise Lareau, présidente nationale de la GCM. Elle a ajouté « nous pouvons affirmer que le nombre de journalistes a considérablement baissé au cours de la dernière décennie. À la CBC, la raison est attribuable à la diminution des fonds publics, tandis que dans le privé on recherche les profits ailleurs. »