J’aimerais souhaiter la bienvenue à chacune et à chacun d’entre vous à ce premier – et, je l’espère, dernier – congrès virtuel de la Guilde canadienne des médias.
Lorsque nous avons décidé d’organiser cet événement virtuel, nous craignions que beaucoup d’entre vous préfèrent attendre un véritable congrès.
Mais cela fait trois ans, et nous avons pensé qu’il était vraiment important de nous réunir en tant que délégués et de nous occuper des affaires de notre syndicat, du mieux que nous pouvons. Nous voici donc réunis.
Malgré les limites évidentes, j’espère sincèrement que ces séances virtuelles seront productives et significatives – et pourquoi pas – même agréables ! Nous avons travaillé fort pour que cela fonctionne, et nous avons engagé l’une des meilleures entreprises pour ce faire, ce qui nous rassure un peu.
J’espère qu’il en sera de même pour vous.
J’aimerais reconnaître humblement qu’ici, à Toronto, nous sommes sur les magnifiques territoires traditionnels de Credit River Mississauga, des Hurons-Wendats, des Anishnawbe et des Haudenosaunee.
Cette reconnaissance est plus importante que jamais, à la lumière de la récente découverte au pensionnat autochtone de Kamloops. Nous partageons l’angoisse de nos collègues et amis, comme tous les Canadiens. S’il vous plaît, essayez de faire un geste concret pour montrer notre solidarité, soutenez d’une manière ou d’une autre une initiative autochtone, demandez justice pour les familles.
J’aimerais également prendre un moment pour rendre hommage à nos collègues qui ont souffert de la Covid-19, qu’il s’agisse de problèmes de santé, notamment de santé mentale, ou de perte de travail, de perte d’opportunités ou encore d’impact négatif sur la vie familiale.
J’aimerais reconnaître le fardeau supplémentaire et offrir notre reconnaissance pour ceux qui ont dû continuer à se rendre sur les lieux de travail, permettant ainsi aux autres de travailler à la maison en toute sécurité.
Et je veux reconnaître que pour beaucoup de nos collègues syndiqués, en plus des temps difficiles que nous traversons tous, ils portent le poids additionnel de faire face au racisme et à ses impacts, dans leur vie quotidienne, y compris au travail.
Il y a aussi les défis financiers très réels auxquels notre secteur est confronté et qui ont fait des ravages, amplifiant les problèmes auxquels nous sommes tous confrontés pour nos collègues qui sont pigistes et travailleurs temporaires.
Je n’ai pas besoin de vous dire à quel point nos vies sont devenues difficiles à cause de ces crises. Les professionnels des médias ont travaillé encore plus dur et de manière plus créative pour continuer à fournir au public les services dont il a tant besoin dans ces circonstances incroyables. Le public l’a remarqué, et nous devons prendre un moment pour reconnaître ce que nous avons pu apporter en tant que travailleurs des médias au cours de ces derniers mois imprévisibles.
De même, le personnel de la Guilde et le Comité exécutif national (CEN) ont connu 18 mois exceptionnellement chargés.
*Ensemble, nous avons fait de la santé et de la sécurité, et de la protection de vos emplois une priorité.
*Nous avons également rétabli la formation syndicale, veillé à ce que le personnel de la Guilde soit diversifié et bilingue, imposé des politiques plus strictes contre l’intimidation et le racisme, et engagé 60 000 dollars rien que cette année pour la formation contre le racisme.
Pour la première fois, l’ensemble du personnel et le CEN a suivi un séminaire sur les préjugés inconscients et la lutte contre le racisme.
Plus important encore, le CEN a voté pour rendre la formation antiraciste obligatoire pour tous les bénévoles élus à l’avenir.
*Pour soutenir les efforts de notre syndicat en faveur des travailleurs temporaires des médias, nous avons également rencontré des ministres fédéraux et d’autres responsables politiques, ainsi que des régulateurs de la radiodiffusion, afin de demander instamment un financement pour résoudre le problème du travail précaire dans les médias, ainsi que des fonds ciblés pour convertir les emplois temporaires en emplois permanents à Radio-Canada.
Il s’agit d’un groupe de travailleurs des médias qui sont en grande partie jeunes et diversifiés, et dont la contribution est très nécessaire à notre industrie – ce que les employeurs reconnaissent maintenant. Dans plusieurs sous-sections de la Guilde, nous avons des comités mixtes qui travaillent maintenant sur cette question. À Radio-Canada, il s’agit du plus grand pas en avant que j’ai vu en dix ans de travail avec des employés temporaires au sein du diffuseur public national.
Je pense que l’on peut dire à juste titre que certains des changements importants que nous commençons à voir dans les médias n’auraient pas eu lieu sans le travail, l’engagement et la clarté de nos courageux collègues, qui ont parlé publiquement des impacts réels du travail précaire et du racisme systémique.
Ils ont fait preuve d’un leadership incroyable en ces temps de transformation ! Le personnel de la Guilde et le CEN ont été honorés d’être à leurs côtés à chaque étape de leur démarche.
*La négociation de conventions collectives est l’une des fonctions syndicales essentielles que nous nous sommes efforcés de maintenir malgré les défis et, dans certains cas, les gestionnaires qui ne semblaient pas désireux de retourner à la table de négociation de Zoom après la pause initiale des négociations au début de la pandémie. Cette année a été la plus difficile de notre histoire en matière de négociation. Nous avons réglé des conventions collectives dans huit sous-sections différentes. Chacune d’entre elles était plus compliquée, en grande partie à cause de la Covid et de la période financière que nous traversons.
*Et maintenant, à l’heure où la pandémie touche à sa fin, on s’interroge sur l’avenir du travail. Qui y retourne ? Qui travaille à domicile ? Qui décide ? Le syndicat doit être présent avec des informations, des stratégies et les membres pour s’assurer que ce processus est avant tout juste et sécuritaire pour tous les membres. Nous sommes sur le coup !
En jetant un regard sur l’avenir, on voit que de bonnes nouvelles se profilent à l’horizon.
La Guilde accueillera 100 nouveaux membres à l’automne grâce à deux nouvelles sous-sections.
Ces temps difficiles ont suscité un regain d’intérêt pour les syndicats. Aux États-Unis, les manchettes récentes annoncent un nombre record de journalistes qui se syndiquent pendant la pandémie de COVID.
D’autres parlent d’une « vague de syndicalisation », les travailleurs faisant la queue pour adhérer à des syndicats comme noter syndical principal, le Communication Workers of America.
Les problèmes sont les mêmes : la sécurité de l’emploi, l’équité salariale et ce que beaucoup appellent des « problèmes flagrants de diversité ». Un rappel qu’il y a encore beaucoup à faire.
Nous vous avons entendu ; vous voulez que la Guilde se batte pour la sécurité de l’emploi, et contre le travail précaire. Pour l’équité et la sécurité au travail, et contre le racisme anti-Noirs et anti-Autochtones, et contre le racisme envers tous les travailleurs ANPDC; contre l’homophobie et l’islamophobie. Pour un processus de retour au travail équitable, et contre les décisions arbitraires et punitives.
Au nom des membres de la Guilde, je tiens à vous remercier toutes et tous pour votre travail et votre soutien qui nous font avancer.
Carmel Smyth
Présidente
La Guilde canadienne des médias
SCA Canada, Section locale 30213 (Syndicat des communications d’Amérique)