Il est fort à parier que vous n’avez pas beaucoup entendu parler du fait que le Canada procède cette année à un grand changement, du moins dans les grands centres urbains, en matière de diffusion de la télévision en direct. Étant donné que vous travaillez dans l’industrie, vous devez être au courant afin de vous préparer et aussi afin d’aider votre famille, vos amis et vos voisins à se préparer.
La télévision en direct est la télé que vous regardez sans le câble, sans le satellite ou sans la télévision sur protocole internet. Bref, c’est la télé captée à l’aide d’une antenne, comme des oreilles de lapin, qui est reliée à votre téléviseur. Le Canada a décidé d’emboîter le pas au reste du monde en matière de transfert au numérique. Les avantages de la télévision en direct numérique sont la gratuité et, selon où vous habitez, la réception d’un nombre intéressant de stations nationales et locales, en plus d’une image de qualité supérieure. Le désavantage est que vous n’avez pas accès aux canaux spécialisés, comme le RTPA, Slice, Showcase, le Food Network, HGTV, TFO, le réseau de nouvelles en continu de la CBC, TSN ou Vision TV.
Si vous avez la chance de vivre dans une localité qui captera gratuitement la télé numérique (voir ci-dessous), vous aurez besoin d’un modèle de téléviseur récent et qui est équipé d’un syntoniseur numérique ou d’une boîte de conversion pour votre téléviseur (plus vieux) analogique. L’antenne que vous avez en ce moment, les oreilles de lapin ou l’antenne sur votre toit, vous permettra de capter le signal numérique. [Mise à jour: les antennes en V captent les canaux 2 à 13; il vous faut une antenne circulaire pour bien capter les canaux au-delà de 13. Après la transition, la plupart des canaux hertziens numériques seront supérieurs à 13.]
Nous vous rappelons que la transition à la télévision en direct numérique s’est produite aux États-Unis en 2009. Plusieurs diffuseurs américains utilisent la nouvelle technologie pour offrir gratuitement plus de postes en divisant en sous canaux l’allotissement de fréquences. Plusieurs diffuseurs de télévision en direct, incluant ceux qui ont déjà commencé à diffuser en numérique dans les grands centres urbains au Canada, offrent gratuitement une très belle image en haute définition. Et la télévision numérique en direct va bientôt permettre la transmission gratuite de programmation à des appareils portables, comme les téléphones intelligents, équipés d’un récepteur numérique. Belle façon d’économiser sur votre forfait !
Aux Etats-Unis, les diffuseurs ont vanté dernièrement les mérites de la télévision gratuite avec la mise en ligne d’un site Web, www.thefutureoftv.org (en anglais seulement). L’industrie et le gouvernement ont dépensé des milliards pour s’assurer que les Américains étaient prêts pour ce changement. Au Canada, pas grand chose. Tous les grands réseaux de télévision privés sont maintenant la propriété de câblodistributeurs et de fournisseurs de signaux par satellite. Ces entreprises ont tout intérêt à vous faire débourser sur une base mensuelle pour regarder la télé. Le gouvernement a laissé jusqu’à présent les diffuseurs vous dire ce que vous avez besoin de savoir à ce sujet. Ils devront diffuser des messages d’intérêt public au sujet de la transition vers le numérique au mois de mars seulement.
En attendant, voici ce que vous devez savoir sur les régions où la télévision numérique gratuite sera disponible.
Le CRTC a décrété que les diffuseurs doivent avoir, après le 31 août 2011, des émetteurs numériques dans seulement 32 villes. Ces villes sont les capitales provinciales et territoriales, les villes de plus de 300 000 habitants et toutes les villes qui ont plus d’une station de télévision locale. Les émetteurs analogiques existants dans ces villes devront être éteints à partir du 31 août 2011. Ça signifie que si le diffuseur n’a pas l’intention de convertir au numérique dans une ou plusieurs des 32 villes, il ne pourra pas du tout diffuser dans cette ou ces villes après le 31 août 2011.
La CBC et Radio-Canada prévoient convertir 27 émetteurs au numérique (14 pour la CBC et 13 pour Radio-Canada) dans les villes où elle produit de la programmation locale. Ça veut dire la fermeture de 24 émetteurs existants, soit 10 de la CBC et 14 de Radio-Canada à la date limite. Pour sa part, TVO a l’intention de convertir 9 émetteurs au numérique dans toutes les communautés « obligatoires » de l’Ontario (en anglais seulement). Global TV prévoit convertir presque tous ses émetteurs au numérique et CTV a déclaré que la conversion au numérique se fera au cas par cas. Télé-Québec, TVA et V vont aussi convertir tous, ou presque tous, leurs émetteurs.
Hormis les 32 villes où il sera obligatoire de passer au numérique, les stations peuvent diffuser en analogique, le signal qui existe présentement, aussi longtemps qu’elles le veulent. La plupart des diffuseurs, comme la CBC/Radio-Canada et TVO, ont l’intention de suivre cette voie, pour encore quelques années, jusqu’à la fin de la durée de vie de leur équipement analogique. Après cela, il pourrait ne plus y avoir de signaux de télévision en direct gratis dans des centaines de communautés. Vous pouvez consulter une carte pour voir les endroits où les diffuseurs prévoient présentement avoir des émetteurs numériques et, par le fait même, les communautés qui ne seront plus desservies.
Malheureusement, contrairement à d’autres pays, le Canada n’a pas de stratégie nationale de communication pour informer les téléspectateurs au sujet de cette transition. La GCM continue son travail, en collaboration avec d’autres groupes et des chercheurs de partout au pays, pour mieux faire circuler l’information afin que les Canadiens comprennent la transition et qu’ils ne soient pas laissés pour compte. La GCM a aussi fait part de ses inquiétudes au CRTC et au gouvernement concernant la création d’un clivage entre les régions rurales et urbaines du pays.
Le bouche-à-oreille est souvent la meilleure façon de faire circuler un message. Alors, veuillez parler de cette transition vers la télévision numérique gratis à vos amis, à vos voisins et à votre famille. Pour de plus amples renseignements au sujet de cette transition, cliquez ici pour accéder au site du ministère du patrimoine canadien. La GCM a aussi une page informative à ce sujet.
Karen Wirsig et la coordonnatrice des communications de la GCM.