Par le blogueur invité, Martin O’Hanlon
J’ai pris une bonne résolution pour 2013.
Chaque jour, à mon réveil, je me pose la question suivante : « Qu’est-ce que je peux faire aujourd’hui pour le bien des Canadiens et celui du pays ? »
Je ne vous étonnerai pas en vous disant que ma réponse n’a pas encore été « réduire les salaires, licencier des employés ou délocaliser ».
Pourtant, c’est exactement la réponse avancée par de nombreuses entreprises dans leur quête incessante de profit – avec la bénédiction des conservateurs.
Ce sont d’ailleurs les mêmes individus qui – détruisant les économies locales, la vie des travailleurs et la classe moyenne – ont le front d’imputer aux syndicats tous les maux de l’économie, et ce, en dépit du fait que seule une minorité de travailleurs est syndiquée.
Cette année, CWA/SCA Canada continuera son combat pour la défense des emplois et du journalisme de qualité – en négociant des conventions collectives, en parlementant avec les employeurs, en émettant des communiqués de presse et en formant des coalitions.
L’année 2011 a donné naissance au mouvement des Indignés et l’année 2012 nous a apporté « Idle No More ». Ces mouvements populaires montrent qu’un grand nombre de gens sont las des inégalités sociales et économiques de notre société, mais ils montrent surtout que les gens sont déterminés à changer les choses. Nous devons leur apporter notre appui. Nous œuvrerons de concert avec le mouvement ouvrier, les associations locales et d’autres organismes progressistes pour faire avancer la cause des 99 %, pour qu’un terme soit mis aux suppressions d’emplois et pour que les salaires soient revalorisés.
À l’orée de 2013, nous avons bon espoir que le pire est passé pour l’industrie des médias et que la nouvelle année nous réserve une hausse de l’emploi et un journalisme de meilleure qualité.
Bien entendu, il ne suffit pas d’être optimiste pour faire changer les choses : cela exige des efforts. Le défi consistera à persuader nos employeurs d’investir dans des productions de qualité et d’étendre leurs activités plutôt que de continuer à sabrer dans les emplois et dans les coûts.
Un fait est devenu manifeste au cours de dix années de réductions brutales de coûts dans les médias : si les compressions budgétaires sont payantes à court terme, elles se traduisent par une perte de revenus à long terme car les gens cessent de lire les journaux, d’écouter la radio et de regarder la télévision.
Un autre enjeu de taille pour 2103 sera de nature politique. En tant que chef d’une organisation qui représente des milliers de journalistes, je ne cesse de répéter que je ne peux pas cautionner un parti politique particulier. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut se croiser les bras devant l’injustice et les atteintes aux intérêts de nos membres et des 99 % ainsi qu’à la démocratie.
Nous ne laisserons pas un gouvernement, un parti politique ou un groupe quelconque s’en prendre à l’intérêt commun : nous élèverons la voix et nous riposterons. Voilà pourquoi nous nous sommes insurgés contre les conservateurs de Steven Harper quand ils ont présenté le projet de loi C-377 – ce torchon inquisiteur, abusif et dénué de valeur, dont la motivation est purement idéologique et dont l’administration coûtera aux contribuables des millions de dollars par année. Cette loi ne profitera à personne, son seul objectif étant de paralyser l’activité syndicale et de soutirer aux syndicats des renseignements financiers et autres pour alimenter la propagande de droite.
Nous continuerons le combat et nous contesterons la loi devant les tribunaux une fois qu’elle aura reçu la sanction royale.
Nous poursuivrons également nos efforts visant à empêcher que CBC/Radio-Canada ne soit affecté par de nouvelles compressions – par des campagnes locales et d’autres actions – afin que la radiodiffusion publique canadienne puisse survivre et prospérer.
Et nous accentuerons les pressions sur le gouvernement conservateur pour lui faire abandonner son vil plan de repousser à 67 ans l’âge de la retraite – une décision idéologique qui vole l’argent du contribuable et qui forcera des milliers de Canadiens à travailler plus longtemps.
Nous avons de nombreux défis à relever et la partie ne sera pas facile.
Nous avons le choix : ou bien nous nous laissons faire en espérant qu’un reliquat de classe moyenne existera encore dans une génération.
Ou bien nous contre-attaquons!
Unissons donc nos efforts pour protéger les emplois, défendre le journalisme, rehausser les salaires et transformer ce pays afin d’améliorer la vie de l’ensemble des Canadiens.
Combattons donc pour la bonne cause. Tous ensemble.
Martin O’Hanlon est le directeur de CWA/SCA Canada, le syndicat principal de la Guilde qui représente des travailleurs des médias d’un océan à l’autre.
mohanlon@cwa-scacanada.ca