Cette semaine, lors des audiences publiques du comité du Patrimoine sur la télévision locale, des députés de tous les partis ont posé au président-directeur général de Radio-Canada, Hubert Lacroix, plusieurs questions relatives aux coupures prévues au niveau des stations et des émissions régionales. Sa réponse permet d’espérer une restauration des services :
« Si on avait plus de ressources, ou si les mesures que nous avons prises créent une flexiblité durable, ou si encore nos recettes publicitaires remontent et demeurent stables, j’aimerais réinvestir du personnel et de l’argent au niveau des régions. » M. Lacroix a ajouté plus tard qu’il tente de « créer une marge de manoeuvre » pour restaurer des emplois.
Charlie Angus, porte-parole du NPD en matière de Patrimoine, a déclaré que « nos communautés dépendent entièrement de Radio-Canada. S’ils perdent le service nordique de CBC, il n’auront absolument pas de voix. (…) J’ai calculé que dans le Nord du Canada, nous avons perdu 50 % des ressources à Sudbury, 50 % à Thunder Bay, 100 % dans le nord du Manitoba et 100 % dans le nord de la Saskatchewan. Nous n’avons pas vraiment l’impression que ces pertes sont équilibrées, car quand on perd deux emplois dans un tel marché cela signifie l’élimination de l’émission de l’après-midi. Lorsqu’on élimine l’émission de l’après-midi, on élimine la capacité d’une région de la taille de l’Europe occidentale de recevoir de la programmation sur les arts, de présenter des écrivains du nord, d’apporter des voix à la région. »
La députée conservatrice Sylvie Boucher a expliqué à M. Lacroix qu’elle est plutôt « inquiète quand on m’annonce que Windsor éliminera de programmation destinée aux francophones dans le sud de l’Ontario, qu’à Thompson, dans le nord du Manitoba, il y aura des annulations de programmation affectant une audience composée principalement de personnes de nos premières nations, qu’on va probablement couper 336 emplois au sein des opérations francophones. »
Le comité du Patrimoine étudie la crise au sein de la télévision locale (privée et publique) et se demande entre autre ce que pourrait faire le gouvernement pour aider à résoudre la crise.
La Guilde comparaîtra devant le comité le 11 mai prochain, et proposera entre autre une augmentation permanente des crédits parlementaires accordés pour appuyer la pierre angulaire de la diffusion locale au Canada : CBC/Radio-Canada. Nous exhorterons le comité à exercer des pressions en vue de faire adopter les recommandations de son propre rapport de l’an dernier, au sujet de l’avenir de Radio-Canada, qui proposait la signature d’un contrat de sept ans entre la Société et le Parlement, ainsi qu’un financement public accru, permanent et indexé à l’inflation. Cliquez ici pour envoyer un message aux chefs des partis leur demandant de mettre ces mesures en vigueur.
De plus, nous proposerons que le gouvernement ajoute des ressources publiques au nouveau Fonds d’amélioration de la programmation locale, que le CRTC est en train d’élaborer, à l’aide d’une petite part des revenus des câblodistributeurs et des fournisseurs de services par satellite. Cette mesure aiderait à la fois les diffuseurs locaux publics et privés.
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