Alors que plusieurs grandes sociétés médiatiques d’Amérique du Nord sont menacées de faillite, environ 150 personnes provenant des trois secteurs des médias du Syndicat des communications d’Amérique se sont réunies pendant trois jours à Baltimore, afin de trouver des façons novatrices de faire face à la crise, et de mettre au point de nouveaux modèles d’affaires pour les entreprises privées de l’industrie.
« La conférence nous a donné à réfléchir et nous a inspiré en même temps, » dit Lise Lareau, présidente de la Guilde canadienne des médias, qui a assisté en compagnie de 12 membres de la GCM à la conférence, intitulée l’Avenir de l’industrie des médias.
« Nous avons appris comment les gens s’occupent des faillites, de la formation et des modèles alternatifs de propriété. Et, ce qui est peut-être le plus important, nos collègues nous ont raconté comment ils luttent pour faire adopter des lois pouvant bénéficier aux travailleurs dans le contexte de la nouvelle administration d’Obama, aux États-Unis. Une grande partie de ces expériences s’appliquent également à notre situation au Canada, compte tenu de notre propre contexte politique. »
Plusieurs thèmes ont fait surface au cours de la conférence. Les recettes publicitaires liées à l’Internet sont inférieures aux recettes publicitaires perdues au sein des publications traditionnelles des sociétés médiatiques axées sur les journaux. La récession actuelle aggrave la chute de recettes des petites annonces et des annonces publicitaires, et personne ne sait quand ou si ces pertes seront récupérées.
Un grand nombre de conglomérats médiatiques (Tribune, Gannett, Canwest, Quebecor) se sont beaucoup développés au cours de la dernière décennie, rachetant des plus petites propriétés médiatiques et accumulant ainsi des dettes importantes. Les organismes de réglementation n’ont pas tenu compte des avertissements, prononcés par des syndicats et des organismes communautaires, au sujet de cette tendance et des dangers de tolérer une propriété plus concentrée. Leurs dettes ont continué d’augmenter et, malgré des mises à pied et des compressions au niveau du contenu, les revenus sont à la baisse et la valeur de leurs biens a diminué. Depuis. la chute du marché boursier compromet maintenant l’avenir de certains.
Les participants à la conférence se sont mis d’accord sur le fait qu’il faut trouver une meilleure voie pour assurer la survie de l’industrie de l’information, une des pierres angulaires de la démocratie nord-américaine.
« Il nous faut de nouvelles stratégies au niveau du capital, » a déclaré Larry Cohen, président du SCA, lors du dernier discours de la conférence. « Il faut investir dans la collecte d’informations de qualité et traiter l’information comme un service public. »
« Nous devons discuter de la rupture entre la publicité et le contenu, » a ajouté M. Cohen, qui a suggéré, en guise de solution, un mélange de financement public et privé pour les sociétés médiatiques. « Les patrons ne le feront pas. C’est à nous de montrer le chemin. »