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Fiers travailleurs médias Autochtones, membres de la Guilde – Trina Roache et Toby Otak

Chaque année, nous célébrons la Journée nationale des peuples autochtones avec les nombreux membres des syndicats qui proviennent de communautés autochtones d’un peu partout au pays.

Cette Journée est particulièrement significative cette année à la lumière des manifestations massives dans les collectivités, grandes et petites, organisées pour dénoncer le racisme anti-Noir et le racisme contre les Autochtones.  C’est un moment important marqué notamment par des histoires courageuses de travailleurs des médias qui partagent leurs expériences personnelles du racisme systémique au travail et dans la vie.

Nous voulons faire partie de la solution et favoriser une meilleure compréhension. Au cours des quelques prochaines publications, vous aurez l’occasion de faire la connaissance de certains de nos collègues Autochtones.

Carmel Smyth
Présidente nationale, Guilde canadienne des médias

 

 

 

 

Trina Roache
Vidéo-journaliste à APTN
Halifax

 

 

 

 


Qui je suis et ce que je fais, en quelques mots

Kwe ! Le bonjour de Mi’kma’ki ! Je suis membre de la Première Nation de Kluskap, une communauté Mi’kmaw en Nouvelle-Écosse. Lorsque je travaillais aux nouvelles quotidiennes, je couvrais la région de l’Atlantique – les territoires traditionnels des Mi’kmaq, Wolastoq et Peskotomuhkati, ainsi que les communautés innues et inuites du Labrador.

Depuis que je travaille pour la section des enquêtes de APTN, mes histoires peuvent se dérouler partout au Canada. Mais j’aime raconter les histoires de mon peuple, et chaque fois que je le peux, je me tiens près de Mi’kma’ki.

L’une de mes histoires préférées concerne la revendication du hockey par les Mi’kmaw. J’adore l’histoire du jeu des Mi’kmaw sur glace. Comment les Mi’kmaq ont utilisé leurs compétences d’ébénistes de haut niveau pour fabriquer des bâtons de hockey dans les années 1800 – des bâtons si populaires qu’ils ont fait le tour du monde.

Lorsque le racisme se manifeste dans ce sport aujourd’hui, je souligne toujours que les amateurs de hockey devraient remercier les Mi’kmaq pour le jeu préféré du Canada. Et enfin, toute bonne histoire comporte des conflits. Le fait de revendiquer être le lieu de naissance du hockey en a fait l’une de mes histoires les plus controversées à ce jour !

Pour celles et ceux qui aspirent à travailler dans les médias  

Les collègues qui travaillent dans les salles de presse traditionnelles à travers le pays me disent que les reportages qu’ils veulent faire concernant leurs communautés sont rejetés.

Je me suis souvent fait poser cette question lors d’entrevues ou de conférences : Comment faites-vous la part des choses entre militantisme et journalisme ? Comme si le fait d’être Autochtone signifiait que je ne pouvais pas couvrir de manière objective des questions touchant les Autochtones.

Le fait d’apporter sa compréhension en tant que Mi’kmaw, Cri, Haïda ou Inuit à un reportage sur les changements climatiques, la pauvreté, le logement ou les droits de la personne apporte en fait une autre dimension et permet de relever le reportage qu’on présente.

Vivre avec la pandémie

Heureusement, je venais juste de terminer le tournage de mon documentaire pour la division des enquêtes d’APTN lorsque tout s’est arrêté à cause de la pandémie. Depuis, le mentorat et le travail de recherche pour de futurs documentaires se sont faits à partir de chez moi. Les discussions par vidéo et les réunions zoom m’ont permis de poursuivre mon travail. Quand je recommencerai à filmer cet été… j’aurai peut-être une autre réponse !

 

fbt

 

 

 

Toby Otak
Reporter/Rédactrice à CBC
Iqaluit

 

 

 

 

 

 

Qui je suis et ce que je fais en quelques mots

J’aime parler. Et j’aime poser des questions. Je suis une personne curieuse, et je veux informer les gens dans ma langue parce que la majorité des gens de ce territoire écoutent la radio de CBC.

Nous devons connaître nos savoirs culturels afin de faire réellement ressortir l’histoire qu’on rapporte. Il y a toujours différents côtés dans tout. Si les scientifiques étudient quelque chose dans l’Arctique et qu’ils ne consultent pas les anciens, l’histoire devient unilatérale.

L’un de nos collègues nous a toujours fortement recommandé d’interroger les aînés sur tout ce qui fait l’objet de recherches ou d’études sur notre environnement. Les anciens sont les gardiens de la culture de notre terre.

Pour celles et ceux qui aspirent à travailler dans les médias  

À tous ceux qui entrent dans l’industrie des médias, je dirais : n’ayez pas peur d’échouer. Il y a toujours des opportunités.

Vivre avec la pandémie

Avant la pandémie, je pensais que j’avais une vie chaotique. Mais, maintenant, ma vie est un peu plus chaotique encore, parce que je suis mère monoparentale et que je dois essayer d’être parent à plein temps et travailleuse à plein temps, les deux à la fois.

Je conseille à tout le monde de continuer à faire du bon travail et de ne pas oublier de se reposer.

 

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