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Garderies: aurons-nous un jour un meilleur choix?

Dans les quelques mois qui ont suivi l’élection des Conservateurs en 2006, j’ai eu le plaisir – tout comme des centaines de milliers d’autres parents canadiens – de bénéficier de la solution du PC au problème des garderies : un chèque mensuel de 100 dollars, pour me permettre de faire de meilleurs choix pour la garderie de mon fils.

Super!

Savez-vous comment j’ai dépensé cette somme faramineuse de 100 dollars? À des leçons de natation? Une sortie pour la journée à Place Ontario? Ou peut-être me suis-je fait plaisir en achetant plutôt une nouvelle paire de Fluevog (en vente, bien sûr!). Pour être franche, je ne m’en souviens plus du tout.

La triste réalité, c’est qu’un montant de 100 dollars n’aide pas vraiment les parents qui n’ont pas le choix d’une garderie. J’étais parent unique quand j’ai repris le travail exactement quatre mois après la naissance de mon fils. J’ai passé quelques mois difficiles à chercher une garderie pour les bébés, et fut étonnée de constater que les frais mensuels de garderie étaient supérieurs à mes paiements hypothécaires. Je suis chanceuse d’avoir un poste syndical que j’apprécie (merci à la CGM), et même si j’ai restreint les cafés lattés et les chaussures dispendieuses, je peux me le permettre.

Mais quelle est la situation des autres parents qui ne gagnent pas un tel salaire, ou qui vivent d’un contrat à l’autre? Si vous ne travaillez pas pendant quelques semaines – ou quelques mois – la pression financière de laisser votre enfant dans une garderie privée vous rendra plus pauvre. Et si vous retirez l’enfant de la garderie, il n’aura plus sa place lorsque vous serez prêt à retourner au travail.

Le nombre de places subventionnées (lire : abordables et sécuritaires) en garderie à Toronto est incroyablement limité, et maintenant que le programme national de Martin n’est qu’un souvenir, les listes d’attente vont s’allonger. Cette somme additionnelle de 100 dollars contribue très peu à aider les gens qui – par choix personnel ou en raison des circonstances de la vie – doivent travailler tous les jours pour faire vivre leur famille.

Nous sommes très nombreux dans cette situation. Statistique Canada estime que 64 % des mères d’enfants âgés de moins de trois ans sont au travail, et que 54 % des enfants de moins de cinq ans sont en garderie. Il existe plus de 600 000 familles monoparentales, et ce nombre s’accroît chaque année. De toute évidence, le temps est venu de mettre en place un programme national de garderie subventionnée. Mais malheureusement, grâce à Stephen Harper, l’occasion est ratée.

Les espoirs sont minces. L’une des solutions du gouvernement Harper était de réserver 250 millions de dollars en crédits d’impôt, pour permettre aux employeurs d’ouvrir des places en garderie en milieu de travail. En tant que société financée par le fédéral et fière d’être l’un des 100 meilleurs employeurs au pays, la SRC/CBC allait-elle être parmi les premières à profiter de ce programme incroyable? Selon les récentes nouvelles, les entreprises canadiennes n’ont créé aucune place additionnelle en garderie dans le cadre de ce programme. C’est pourquoi le gouvernement Harper a plutôt choisi de transférer cet argent aux provinces dans son plus récent budget fédéral, afin qu’elles puissent créer plus de places en garderie.

Pour la plupart des postes, la SRC/CBC demande à ses employés de « travailler des horaires flexibles et les week-ends si nécessaire. » Nous connaissons tous cette exigence du secteur de la radiotélédiffusion, mais elle constitue un fardeau de plus en plus lourd pour les parents au travail. Je crains toujours que mon enfant n’attrape la varicelle, ou la grippe, ou n’ait le bras cassé, pendant que je suis au travail. Et quand je sais que ma journée va se prolonger après 18 heures – la limite ferme des garderies pour aller chercher l’enfant, je téléphone à mes parents et amis pour m’assurer qu’ils seront là. C’est certainement la période la plus stressante de la journée.

Certaines sociétés commencent à réaliser que cette question d’équilibre entre la vie professionnelle et familiale de leurs employés est coûteuse pour l’entreprise, quand les parents n’ont d’autre choix que d’accorder priorité à l’enfant. Un récent article du National Post soulignait l’arrivée d’une garderie ouverte 24 heures sur 24 et sept jours par semaine au centre-ville de Toronto, pour faciliter la vie des mères professionnelles.

Il faut néanmoins préciser que la SRC/CBC offre aux parents l’accès au programme de garderie corporative kids & company ( voir http://kidsandcompany.ca/), de sorte que les employés ont le choix de couvrir les journées à l’hôpital, les vacances estivales et les congés. Mais comme la plupart des fournisseurs de services de garderie, kids & company ne peut offrir de services aux parents qui travaillent en dehors des horaires de jour habituels. Et le service est dispendieux : 350 $ à l’avance pour 20 jours, ou 50 $ par jour.

Étant donné que mon fils a eu six ans, il n’est plus admissible à cette pluie de dollars des Conservateurs. Mais l’école se termine à 15 h 30, bien avant la fin de ma journée de travail, de sorte qu’il doit encore aller en garderie.

Ne serait-ce pas merveilleux si la SRC/CBC – et d’autres employeurs – pouvaient offrir mieux?

Annette Bradford est réalisatrice aux nouveaux médias à la CBC à Toronto, et membre de la Guilde canadienne des médias.

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