Une autre édition d’Input vient de se terminer. Celle-ci s’est tenue à Lugano, du 6 au 12 mai, et les hôtes de l’événement cette année étaient nos collègues de la télévision publique Suisse. Input, qui célèbre cette année ses 30 ans, a accueilli des délégués en provenance d’une soixantaine de pays.
Comme le dit la présidente d’Input, madame Noemi Schory : « Input n’est ni poli, ni politiquement correct. Nous remettons en question les émissions, les cinéastes, les décideurs et le milieu de la diffusion. »
Il est vrai qu’Input est unique en ce sens qu’il place les réalisateurs et leurs documents au centre de la conférence. Tous les délégués ont donc un accès privilégié aux professionnels invités, lesquels sont en réalité leurs pairs de partout au monde. Près de cent programmes de tous genres (documentaires, dramatiques, fictions, émissions interactives, variétés, films d’animation, téléréalités) ont été présentés à raisons de six sessions thématiques par jour.
Cette année a été très forte en émissions de fiction et en dramatiques. Serait-ce le reflet de la production mondiale en 2006 ? Chose certaine, cette conférence fait chaque année le survol de ce qui se produit ou de ce qui se diffuse de plus nouveau et différent par les diffuseurs publics de tous les continents. Plusieurs questions y sont soulevées : comment faire une télévision populaire et intelligente ? Comment attirer un nouveau public et conserver celui qui est acquis ? Comment produire des émissions de qualité et originales avec des budgets qui s’amenuisent ? Quelles sont nos responsabilités en tant que diffuseurs publics ?
J’ai vu des émissions absolument fascinantes à cette édition d’Input, des idées qui sont forcément applicables à ce que nous faisons ici en télévision régionale. J’ai vu des émissions géniales faites avec beaucoup d’imagination et de très petits budgets. Des exemples à suivre ! À noter mes 5 best of qu’on présentera certainement au Post-Input d’Ottawa: To the other side (doc. Mexique), Girl in the mirror (doc. Australie), Blowing word (série Espagne), Souvenirs (doc. Israël), Shadya (doc. factuel É.-U.).
Mais j’ai vu aussi des téléréalités révoltantes, tant l’éthique et les valeurs humaines ont été bouleversées par le sensationnalisme et la recherche sans bornes de cotes d’écoute. Des exemples à ne pas suivre… En fait, à Input, il y a de tout pour tous les goûts et cela sert toujours à renouveler ce que nous faisons en télévision. C’est un générateur d’idées et d’énergie par excellence qui me ramène à chaque fois sur les bancs d’école !
Enfin, avec tout ce que j’ai visionné, toute la matière y est pour organiser un excellent Post-Input à Ottawa en 2008. Je pourrai compléter ce qu’il me reste à voir parmi les best of des autres délégués de Radio-Canada au Post-Input de Montréal à la fin octobre prochain.
Merci beaucoup, beaucoup de m’avoir permis d’y assister.
Julie Huard est réalisatrice à la télévision régionale de Radio-Canada à Ottawa et membre de la Guilde canadienne des médias. Elle a gagné le tirage au sort de la GCM et obtenu une subvention pour assister à INPUT 2007.