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J’ai fait une erreur, mais notre syndicat est en train de travailler en vue d’un changement durable

Notre syndicat a été plongé en plein milieu des retombées du meurtre violent de George Floyd et de plusieurs autres Noirs et Autochtones aux États-Unis et au Canada.
Comme tout le monde, nous avons été amenés par ces événements à mieux être à l’écoute, et à nous regarder nous-mêmes, à regarder nos communautés, nos milieux de travail, ainsi que nos responsabilités en tant que syndicat.

Non seulement nous devons défendre vigoureusement nos conventions collectives, mais nous devons aussi donner l’exemple de ce à quoi doivent ressembler justice, équité et humanité.

Il y a quelques semaines, j’ai lu un article vicieux sur un incident impliquant une journaliste de CBC.
Dans cet article, l’auteur qualifie certains jeunes journalistes de mouchards et de cafards.
C’était un article blessant qui accuse de manière inadmissible quiconque s’est exprimé, d’avoir trahi un code moral fictif.
Je ne suis pas du tout d’accord.  En tant que travailleurs des médias, nous savons que les lanceurs d’alerte jouent un rôle vital dans notre démocratie et obligent la reddition de comptes au sein d’organisations.

En fait, je crois qu’il est temps de mettre en place un meilleur processus pour que les membres puissent s’exprimer sans crainte de répercussions.

Je sais que cet incident a été difficile pour beaucoup de nos collègues membres du syndicat et pour le public. Des partis ont été pris et des camps se sont formés.
Il y a de véritables blessures au sein de la Société – et je le comprends.

Au fil des ans, les Noirs, les Autochtones et les Personnes de couleur à CBC/Radio-Canada ont fait part de leur expérience d’être réduits au silence, se voir écartés pour des emplois, ou être mis à l’écart.  Personnellement, j’ai vu des employés Autochtones talentueux partir par frustration ou parce qu’ils se sentaient isolés.

C’est dans ce contexte que j’ai été horrifiée de découvrir, qu’en lisant l’article en question sur Facebook, j’avais appuyé par inadvertance sur une touche. La mauvaise touche.
C’était un accident – mais quelle erreur à un moment aussi critique.

Je tiens à souligner que ma position est sans équivoque lorsqu’il s’agit de faire de la Société un milieu de travail équitable, sain et inclusif pour tout le monde, en particulier pour ceux qui ont été et continuent d’être défavorisés.

Notre syndicat est, lui aussi, beaucoup trop Blanc, et je travaille à apporter un changement à cet égard.
Une tâche importante pour moi et mes collègues du syndicat, c’est d’examiner de manière critique pourquoi il en est ainsi, comment cela affecte tout ce que nous faisons en tant que syndicat – y compris la manière dont nous répondons lorsque nos membres qui sont Noirs, Autochtones et Personnes de couleur se tournent vers le syndicat – et d’apporter des changements qui s’attaquent de manière concrète au racisme anti-Noir et au racisme contre les personnes Autochtones et contre les Personnes de couleur – tout comme nous l’exigeons des autres. 

Dans un premier temps, nous avons demandé à une équipe d’élaborer des politiques et des stratégies antiracistes qui peuvent être incluses dans nos conventions collectives et être soulevée auprès des employeurs comme des priorités. Nous étudions également les moyens d’investir dans la formation antiraciste dans le cadre des programmes de formation syndicale.

Comme nous savons que de nombreux employés temporaires sont Noirs, Autochtones et Personnes de couleur, j’ai également demandé au gouvernement fédéral de fournir un financement ciblé pour que CBC/Radio-Canada convertisse 600 employés temporaires en personnel permanent à plein temps.

Il nous reste encore beaucoup de travail à faire, mais nous sommes également déterminés à faire une différence.

Mon erreur d’inattention a blessé des amis qui étaient choqués de voir l’émoji de « pouces en l’air » à côté de quelque chose d’aussi répréhensible.

J’en suis désolée, et m’excuse auprès de tous ceux à qui cela a fait mal.

Et je regrette que cela détourne l’attention du travail important que mes collègues représentants du syndicat et moi-même sommes en train de faire, et avons encore à faire. 

En toute solidarité,

Kim

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Kim Trynacity
Présidente de la Sous-section CBC/Radio-Canada, Guilde canadienne des médias

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