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La campagne est muette au sujet de l’avenir de la SRC/CBC

À dix jours des élections fédérales, seuls les Partis conservateur et vert mentionnent la SRC/CBC dans leur plate-forme, en dépit du fait que l’avenir du diffuseur public sera en jeu quand le CRTC examinera le renouvellement de sa licence à la fin de cette année.

« Je reconnais que cette campagne électorale est centrée sur quelques questions importantes. Mais il est toutefois inquiétant que l’avenir de la plus grande institution culturelle au Canada soit presque passé sous silence. Rappelons que la réaction envers le lock-out récent nous a prouvé que la SRC/CBC joue un rôle important dans la vie des Canadiennes et des Canadiens, » a expliqué Lise Lareau, présidente nationale de la Guilde canadienne des médias.

« Nous voyons beaucoup d’appuis de la part des candidats, partout au pays, mais les principaux partis semblent vouloir éviter un débat public au sujet de la SRC/CBC, même si le moment est venu de tenir un tel débat. Il n’est pas juste que le CRTC, seul, s’occupe de l’avenir d’un important service public. »

Depuis plus d’une décennie, la SRC/CBC reçoit un financement inadéquat de la part du gouvernement. En 2004, il y avait 15 000 heures de moins de programmation culturelle et d’informations à la radio et la télé de la SRC/CBC qu’en 1989. Mais un sondage commandé par la SRC/CBC en 2004 a indiqué que 80% des Canadiens aimeraient que « la CBC/SRC renforce sa présence dans leur région. »

Il y a un an, la SRC/CBC a soumis un plan à la ministre du Patrimoine, Liza Frulla, au sujet de l’expansion de sa programmation locale et régionale; le plan nécessiterait une augmentation du financement annuel de la Société de 83 millions de dollars.

Le gouvernement a mis le plan de côté en disant qu’il donnerait l’ordre au CRTC de s’assurer d’une programmation locale et régionale d’informations et d’affaires publiques provenant « de sources diverses. » Le gouvernement a déclaré que tous les diffuseurs, y compris les stations privées et communautaires, doivent veiller à ce que chaque communauté reçoive une programmation locale adéquate.

La Guilde canadienne des médias a demandé à tous les candidats, partout au pays, s’ils appuient une augmentation du financement parlementaire de la SRC/CBC d’un cent par jour par Canadien, afin d’assurer l’expansion de la programmation locale et régionale. La Guilde a envoyé un questionnaire à tous les candidats du Parti libéral, du Parti conservateur, du NPD, du Bloc Québécois et du Parti vert. Jusqu’à maintenant, nous avons reçu plus de 80 réponses.

Vous trouverez ci-dessous une analyse des antécédents, des déclarations et des promesses des partis relativement à la SRC/CBC.

Le Parti libéral
Après avoir imposé des compressions budgétaires de plus de 400 millions de dollars au milieu des années 90, le gouvernement libéral n’a consenti à aucune augmentation du financement continu destiné à la programmation, malgré des surplus budgétaires fédéraux record. Depuis quatre ans, le gouvernement a plutôt donné 60 millions de dollars de plus année par année afin d’améliorer la programmation, ce qui rend impossible toute planification à long terme.

De plus, en dépit du fait que le comité parlementaire du Patrimoine ait demandé la SRC/CBC de fournir un plan relatif à l’augmentation de la programmation locale et régionale, la ministre du Patrimoine Liza Frulla n’a tenu aucun compte du plan soumis par la Société à la fin de 2004.

La plate-forme du parti Libéral émise le 11 janvier ne mentionne pas la SRC/CBC. Les députés libéraux qui ont répondu au questionnaire de la Guilde font référence aux antécédents de leur gouvernement, afin de faire preuve de leur appui envers la SRC/CBC, mais ne s’engagent pas à agir pour augmenter la programmation locale et régionale.

Le Parti conservateur
Le Parti conservateur dit qu’il « garantira que la CBC et Radio-Canada continuent de jouer un rôle vital en tant que diffuseurs publics nationaux. » Cela ne clarifie pas les paroles du leader Stephen Harper, au cours de la campagne de 2004, au sujet de la commercialisation des services de télé anglaise et de la deuxième chaîne anglaise de radio. Dans les derniers jours de l’ancien Parlement, la porte-parole conservatrice en matière de patrimoine, Bev Oda, a présenté une motion au comité du Patrimoine demandant que le gouvernement entreprenne un examen du mandat, du rôle et des services de la SRC/CBC.

La motion a été adoptée, mais la direction d’un tel examen sous un gouvernement conservateur n’est pas évidente. La politique du parti au sujet de la SRC/CBC, selon son congrès de mars 2005, est la suivante : « Le Parti conservateur centrera les services de la SRC/CBC sur ses mandats de services de radiodiffusion publique. »

Le candidat conservateur vedette, Peter Kent, a déclaré que la télé de la CBC devrait être un « service strictement national. » Dans une lettre publiée dans le journal Globe and Mail en octobre 2005, le cadre de CanWest Global a applaudit les efforts du président de la SRC/CBC, Robert Rabinovitch, en ce qui a trait à la réduction de la programmation locale et régionale; M. Kent s’est aussi plaint du mandat du diffuseur public relativement à la prestation de divers services de télévision locale et régionale.

D’un autre côté, le député conservateur Gary Schellenberger, qui était le vice-président du comité du Patrimoine pendant la dernière session parlementaire, a dit à la Guilde que le « caucus conservateur du prochain Parlement luttera pour un financement stable de la Société, et pour un vrai soutien de la stratégie locale et régionale qui a souffert sous le gouvernement actuel. »

Le NPD
La plate-forme officielle du NPD, émise le 11 janvier, ne mentionne pas la SRC/CBC.

Le parti a répondu aux groupes d’artistes en disant qu’il s’engage envers « l’augmentation et la stabilisation du financement de la SRC/CBC. » Vingt-neuf candidats du NPD à l’étendue du pays ont répondu au questionnaire de la Guilde en disant qu’ils appuient une augmentation du financement de la SRC/CBC afin de rehausser la programmation locale et régionale.

Le porte-parole du NPD en matière de patrimoine, Charlie Angus, a soulevé la question du financement de la SRC/CBC à plusieurs reprises pendant la dernière session parlementaire.

Le Bloc Québécois
La plate-forme officielle du Bloc ne mentionne pas la SRC/CBC.

Le Bloc a répondu au questionnaire de la Guilde en disant qu’il est en faveur « d’un financement stable de la Société Radio-Canada, suffisant pour lui permettre de remplir adéquatement son mandat. » Le parti souhaite que les services régionaux et locaux soient accrus, et soutient que le CRTC devrait imposer cette condition lors du renouvellement de la licence de la SRC/CBC.

Le Parti vert
La plate-forme officielle du Parti vert indique que ses députés « collaboreront pour offrir un financement de base stable à la SRC, afin de fournir une programmation télévisuelle et radiophonique de qualité dans les deux langues officielles. »

Des douzaines de candidats du Parti vert, partout au pays, ont répondu au questionnaire de la Guilde en se disant en faveur d’une augmentation du financement de la SRC/CBC afin de rehausser la programmation locale et régionale.

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