Cinq questions avec Louis-Philippe Deslauriers
Animateur-producteur, Mini-TFO
Q1. Que signifie la semaine de la Fierté pour vous ? Comment allez-vous célébrer ?
Pour moi, la semaine de la fierté signifie qu’on prend un moment pour se féliciter d’être gay et en vie ! Et féliciter les générations de gays qui sont passées avant nous et ont travaillé fort pour faire de notre monde, un monde de plus en plus ouvert. Malheureusement le processus du »coming out » peut être encore difficile pour certaines personnes et malheureusement encore en 2013, plusieurs jeunes se suicident pour différentes raisons dans leur processus de »coming out »… Alors célébrons le courage d’une si belle communauté, et continuons à ouvrir les yeux du reste du monde pour qu’on élimine 100 % des suicides liés à l’homosexualité.
Ah oui : Je vais fêter ça avec des amis et un verre ou deux !
Q2. Dans quelle mesure votre identité a-t-elle été facilement ou difficilemnt acceptée dans votre lieu de travail ? (Expérience personnelle? Expérience des autres ? Exemple ?)
Pour moi, être gay a toujours été un atout dans un sens. J’ai été élevé dans le milieu des arts de la scène depuis mon tout jeune âge et du plus loin que je me souvienne, être gay a toujours fait partie de ma vie. Dès que j’ai fait mon « coming out », je me suis senti beaucoup plus libéré et mieux dans ma peau. J’ose croire que ça m’a aidé à mieux savoir me vendre lors d’auditions ou en entrevues ! À TFO, il y a beaucoup de gays qui sont ouverts pour ce qui est de leur identité, et c’est une excellente atmosphère où on peut se sentir complètement à l’aise d’être gay.
Q3. Quel progrès avons-nous réalisé dans les dernières années sur le plan de l’acceptation GLBT qui vous rendent vraiment heureux ; et quelle amélioration espérez-vous que la société réalisera sous peu dans ce domaine ?
Un de mes rêves de jeune homme a toujours été d’avoir une famille – un mari et au moins un enfant. Lorsque j’étais petit, on commençait à entendre parler du mariage, mais pas vraiment des enfants. Maintenant, je me promène à Toronto et je vois des familles avec deux papas ou deux mamans. WOW ! Je trouve que c’est un superbe progrès ! Pour ce qui est de ce qui reste à faire… et bien ce serait vraiment bien éventuellement de ne plus entendre parler du »gay bashing ».
Q4. Aviez-vous un modèle GLBT (ou non-GLBT) au travail / dans l’industrie ? Qui était-il ou elle et pourquoi ?
Mes parents ont toujours été des pionniers dans l’art de bâtir un monde meilleur et par le fait même m’ont toujours dit que c’était complètement normal d’être gay. Ils avaient d’ailleurs choisi un parrain gay pour moi. Donc Je dirais en quelque sorte que mon parrain a été la première personne gay que je connaissais. Être élevé dans une famille si ouverte m’a vraiment aidé.
Q5. Quel conseil donneriez-vous à une nouvelle personne plus jeune GLBT faisant sone entrée dans l’industrie ?
Je sais que ça fait un peu cliché, mais, selon moi, être bien avec soi-même est la seule façon de réussir tout en respectant ses valeurs dans ce monde et surtout dans l’industrie des médias. C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire, mais s’entourer des personnes avec qui on se sent libre d’être soi-même, c’est toujours quelque chose qui aide. Et au lieu d’écouter le petit démon en nous et qui nous dit toujours qu’on est trop gros, ou trop laid, ou trop petit, ou trop maigre ou trop grand ou pas assez bon ou pas assez autre chose, essayons de retrouver le petit ange qui dort en nous qui nous dit qu’on est beau et fin et qu’on vaut la peine d’être écouté et entendu.
Cinq questions avec Kate Zieman
Bilbliothécaire média principale, CBC
Q1: Que signifie la semaine de la Fierté pour vous ? Comment allez-vous célébrer ?
Pour moi, je vis la semaine de la Fierté souvent comme ‘Le nouvel an GLBT »: une occasion de réfléchir sur les avancées réalisées par les personnes GLBT, réfléchir sur le chemin qui reste à parcourir, reprendre contact avec des amis de longue date et aller à beaucoup de fêtes. Je particpe aux activités de la Fierté depuis 1996, bien que cette année sera quelque peu différente étant donné que ma compagne et moi aurons avec nous notre bébé de neuf mois. Cela veut sûrement dire que les choses seront un peu plus calmes, heureusement qu’il y a plein d’activités qui sont prévues pour les familles (surtout le jardin des bières avec une fontaine à jets derrière le centre communuataire 519).
Q2. Dans quelle mesure votre identité a-t-elle été facilement ou difficilemnt acceptée dans votre lieu de travail ? (Expérience personnelle ? Expérience des autres ? Exemple ?)
Mon identité n’est pas un problème du tout dans mon lieu de travail actuel, ce que j’apprécie énormément. J’ai travaillé dans des endroits où il n’était pas aisé ou même sécuritaire de dire ce qu’on est — par exemple un entrepôt dans une région rurale – c’était horrible. Avec le temps j’ai découvert qu’il est crucial de sortir du placard tôt, souvent et sans équivoque, peu importe à quel point cela peut nous mettre mal à l’aise à premier abord — ça aide à éviter les situations bizarres : Comme par exemple quand j’ai appris il y a deux ans dans un lieu de travail que tout le monde présumait que je parlais d’une simple amie quand je parlais de « ma copine » ! C’est assez bizarre de finir dans le placard par accident, mais c’est ce qui m’est arrivé — Quand je me suis rendu compte de l’incompréhension, j’ai eu l’impressions qu’il s’était passé trop de temps si bien que je ne savais pas comment rectifier la situation sans mettre tout le monde dans l’embaras ou sans donner l’impression que j’avais caché quelque chose tout ce temps là. Espérons qu’un jour tout ça sera tellement sans importance que personne ne sera même obligé de sortir du placard, mais on n’en est pas encore là, malheureusement.
Q3. Quel progrès avons-nous réalisé dans les dernières années sur le plan de l’acceptation GLBT qui vous rendent vraiment heureuse ; et quelle amélioration espérez-vous que la société réalise sous peu dans ce domaine ?
Je suis fière que le Canada soit tellement en avance sur des enjeux comme l’égalité dans le mariage et la protection juridique pour les personne Trans. Pour ce qui est des améliorations, je crois que les personnes GLBT canadiennes et nos alliés devons tourner notre attention vers la lutte internationale et les moyens de venir en aide aux personnes GLBT vivant dans des régimes de plus en plus durs (quelques exemples : La Russie, l’Ouganda, l’Iran).
Q4. Aviez-vous un modèle GLBT (ou non-GLBT) au travail / dans l’industrie ? – Qui était-il ou elle et pourquoi ?
Je ne peux pas penser à une seule personne comme modèle, mais j’ai bel et bien bénéficié de l’expérience de personnes GLBT plus âgées avec lesquelles je me suis liée d’amitié au cours des années. Je suis bénévole auprès du Canadian Lesbian and Gay Archives, et grâce à cet organisme j’ai appris à apprécier le courage et les sacrifices qui ont conduit aux droits que j’ai aujourd’hui.
Q5: Quel conseil donneriez-vous à une nouvelle personne GLBT plus jeune faisant son entrée dans l’industrie ?
Je lui conseillerais que ce qui est personnel est en effet politique, et que sortir du placard est l’une des meilleures choses qu’il peut faire pour lui et pour ses collègues GLBT. Jes l’encouragerais aussi à connaître l’histoire du mouvement et à résister à la tentation de se reproser sur ses lauriers et de prendre les succès obtenus pour acquis.