La lutte contre le travail temporaire est une priorité du syndicat.
La Guilde a créé un « Prix de reconnaissance » pour attirer l’attention sur le sort des travailleuses et travailleurs temporaires de longue durée à CBC. La première série de ces Prix de reconnaissance pour longs états de service décernés par la Guilde sera remise ce mercredi.
Ces dernières années, la prolifération des emplois temporaires à CBC a atteint des proportions sans précédent. Le syndicat estime que le nombre d’employés précaires à CBC à l’échelle du pays se situe à différents moments entre 25 % et 30 % du personnel total. En mai de cette année, il y avait 1 137 travailleuses et travailleurs temporaires selon les chiffres fournis par la Société.
Cela signifie qu’à tout moment, 1 personne sur 4 avec qui vous travaillez ne sait pas au jour le jour si elle aura un emploi le lendemain.
La croissance de l’emploi non permanent a un coût personnel. Elle abaisse également le seuil des conditions d’emploi acceptables pour une génération de travailleuses et travailleurs des médias, sape la valeur du travail que nous faisons, nuit à la profession et continue de ternir la réputation de CBC en tant qu’employeur progressiste.
La pratique consistant à contraindre les journalistes et les autres travailleuses et travailleurs canadiens de l’industrie à un travail précaire à long terme a atteint un point de basculement. Et nous savons à quel point il est difficile de faire le travail exemplaire que nous voulons faire lorsque chaque jour pourrait être le dernier sur la liste de paie.
Le syndicat a passé les trois dernières années à travailler avec la Société pour trouver des moyens de ramener un grand nombre de ces emplois à des carrières stables et à long terme.
En vain.
Il y a trop d’échappatoires, mais surtout, trop peu d’intérêt de la part de la haute direction de CBC/Radio-Canada pour faire de réels progrès dans ce domaine.
En plus de l’instabilité stressante que subissent les travailleuses et travailleurs temporaires, CBC/Radio-Canada refuse de les inclure dans le programme annuel de reconnaissance pour longs états de service, même si bon nombre d’entre eux, voire des centaines, travaillent pour la Société depuis des décennies.
Pour ces raisons, et pour reconnaître l’importance du travail qu’environ 1 000 travailleuses et travailleurs temporaires accomplissent chaque jour à CBC, le syndicat a créé un prix alternatif pour longs états de service.
Dans ce premier volet, la Guilde rend hommage à une douzaine d’employé-e-s travaillant aux quatre coins du pays. La cérémonie virtuelle aura lieu via Zoom le mercredi 29 juin 2022, de 19 h à 20 h (HE).
Cliquez ici pour en savoir plus sur le Prix
et
Cliquez ici pour lire l’histoire des lauréat-e-s de cette année.
Tous les membres de la Guilde à CBC/Radio-Canada sont invités à venir partager leur reconnaissance envers celles et ceux d’entre nous qui travaillent sans relâche et qui n’ont pourtant pas le respect d’être inclus dans cette pratique de longue date à CBC/Radio-Canada.
« Ces récipiendaires représentent les nombreux travailleurs et travailleuses temporaires dont la Société a refusé de reconnaître les longs états de service comme elle le fait avec les employés permanents. Nous pensons que c’est une erreur, déclare Kim Trynacity, présidente de la sous-section CBC/Radio-Canada. Nous tenions donc à partager notre appréciation pour tout ce qu’ils font chaque jour mais dans des conditions précaires. »
« Il y a actuellement jusqu’à 1 000 travailleuses et travailleurs temporaires, qui travaillent 100 000 heures par mois à CBC (à Radio-Canada au Québec, c’est plus de 1 100 travailleuses et travailleurs temporaires travaillant en moyenne 83,000 heures par mois). Il est donc évident qu’il y a du travail permanent, fait remarquer Carmel Smyth, présidente de la Guilde. Pourquoi le diffuseur public, un chef de file dans le secteur des médias, créerait-il un système à deux vitesses où tant de gens sont traités injustement. Travaillons ensemble pour régler ce problème. »