Le projet de la CBC/SRC visant à mettre la fonction de publicité en impartition pour la télévision, la radio et les services d’Internet de langue anglaise comporte des failles importantes, et sa mise en œuvre se traduirait par des coûts plus élevés et des résultats moindres. C’est le message que la Guilde a envoyé au conseil d’administration de la CBC, aux cadres supérieurs et aux journalistes, ainsi qu’aux politiciens dans une tentative pour obliger la Société à revoir sa proposition.
Le projet de la CBC/SRC signifie l’élimination à l’étendue du pays de 34 postes (occupés par des membres de la Guilde canadienne des médias) au sein du département de communications, l’embauche d’au moins cinq nouveaux dirigeants, et le paiement d’une somme d’un million de dollars à une agence externe pour effectuer du travail de publicité réduit à son minimum. Ces changements doivent intervenir d’ici la fin juin. Le département de communications croit que cette décision lui permettra d’économiser 864 000 $ par année. La Guilde estime à 90 pour cent la réduction du nombre d’heures personnes disponibles pour faire ce travail.
Cette mesure aura les conséquences suivantes :
• Quelques émissions seulement, triées sur le volet, vont profiter des revenus publicitaires. Les autres émissions ne pourront plus désormais bénéficier des services offerts de manière plus informelle par le personnel de publicité de la CBC/SRC. Les responsables de la programmation – ce qui comprend la plupart des émissions à la radio- que la gestion n’a pas ciblée pour des fins publicitaires et promotionnelles, devront soit se débrouiller, ou piger à même leurs propres budgets pour faire connaître leurs émissions. De toute évidence, la programmation devrait souffrir de la situation.
• Ces licenciements auront un effet dévastateur au plan régional sur la publicité et le rayonnement dans des villes comme Ottawa, Calgary et Winnipeg, où une personne seulement devra désormais organiser des événements communautaires et apporter son concours à des émissions régionales, tant à la télé qu’à la radio. Les réalisateurs craignent que leur propre charge de travail augmente subitement de façon considérable, ou que le profil de leurs émissions en souffre.
• Les journalistes réduiront leur couverture de la CBC/SRC. La raison à cela, c’est que non seulement il y aura moins de travail impliquant des relations avec les médias, mais aussi parce que plusieurs journalistes ont indiqué clairement leur préférence à traiter avec des publicitaires de la CBC/SRC, qui connaissent l’histoire et possèdent d’excellents contacts à l’interne, plutôt qu’avec des publicitaires externes.
• Le public sera moins au fait des programmes offerts par la CBC/SRC. Il sera plus difficile au radiodiffuseur public de rivaliser avec la programmation de ses concurrents du secteur privé, notamment aux Etats-Unis. Résultat la CBC/SRC, qui devra compter sur le soutien public et le financement gouvernemental, sera encore plus vulnérable qu’elle ne l’est déjà.
La CBC/SRC n’a prévenu la Guilde de ses intentions qu’il y a deux semaines, donc bien après que la direction eut commencé à concocter son plan douteux dans le but d’économiser de l’argent en recourant aux services d’un cabinet national de relations publiques pour faire la promotion des émissions de la Société. Les dirigeants n’avaient aucune analyse comparant les coûts de continuer la fonction à la CBC/SRC et de la mettre en impartition. Le syndicat a demandé à la CBC/SRC de retarder la signature d’une entente avec un organisme externe jusqu’à la fin mai, afin que nous puissions travailler avec les employés actuels en vue de trouver une solution de rechange et un plan qui permette une économie de coûts réelle. La direction a refusé notre demande au motif, selon elle, qu’elle devait choisir une telle firme d’ici la première semaine de mai.
La Guilde exhorte la CBC/SRC à mettre fin à son projet de mettre la fonction de publicité en impartition, et de traiter ces employés avec respect. Il existe des moyens plus efficaces pour économiser de l’argent, recentrer le travail de publicité, et «attirer de plus vastes auditoires». On pourrait ainsi commencer par examiner la structure de gestion du département de communications, qui ne cesse de s’alourdir. En vertu du modèle proposé, on compterait un directeur pour deux employés !
La Guilde a déposé à la table de négociation, il y a quelques mois, une proposition visant à interdire l’impartition de notre travail à des entreprises externes. Manifestement, aucune entente n’a été conclue sur cette question.
Des indices laissent croire que la direction de la CBC/SRC est sur la défensive en ce qui a trait à son plan actuel. Plusieurs membres de la Guilde dont les emplois sont menacés ont fait l’objet de réprimandes pour avoir communiqué à leurs collègues ce plan d’impartition. Le comportement que la direction a manifesté envers ces employés est injustifiable, et elle a eu tort d’ajouter au stress vécu par ceux-ci face à la perspective de perdre leur emploi.
Si vous éprouvez des inquiétudes quant à l’impact de cette proposition sur votre travail, nous vous conseillons vivement de les partager avec nous. Dites-nous si nous pouvons utiliser vos commentaires, avec ou sans votre nom, dans notre campagne actuelle pour mettre fin à l’impartition. Vous pouvez envoyer vos commentaires à l’adresse électronique suivante : guild@interlog.com, ou envoyez-les par télécopieur au numéro suivant : 416-591-7278.
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec nous, soit par courriel : (guild@interlog.com) ou par téléphone au 416-591- 5333 ou au 1- 800-465-4149.