Les dirigeants de la GCM prendront en 2010 un nouveau virage.
Le Comité exécutif de la Guilde a décidé que la plus importante priorité de l’an prochain sera la reconstruction du syndicat à la suite d’une vague de mises à pied au cours des dernières années.
Ça signifie que nous allons investir la majorité de notre temps et de nos ressources dans le recrutement de membres dans de nouveaux milieux de travail ou au sein de nouveaux services chez des employeurs où la Guilde est déjà établie.
Je ne pourrais être plus heureuse. Notre travail des dernières années a surtout été dicté par des crises à répétition qui étaient créées par des circonstances que nous ne contrôlions pas ou qui étaient déterminées à l’avance. Des circonstances qui sont reliées habituellement à la négociation de convention collective ou à des mises à pied ou aux deux.
Nous avons connu du succès en 2009. Voici des exemples:
• À Radio-Canada, la Guilde et la direction ont travaillé ensemble pour convertir plus de 300 postes temporaires en postes permanents. C’est tout un accomplissement. Ceci est le résultat de presque 3 ans d’efforts et de 250 000$ en temps de travail et en frais légaux pour la Guilde seulement.
• À La Presse Canadienne, le syndicat et la direction ont collaboré pour sauver le régime de retraite qui a perdu beaucoup de valeur l’an dernier à la suite du déclin des marchés boursiers, ce qui a menacé la survie de l’entreprise. Au mois de juin, les membres se sont prononcés sur un plan complet de restructuration du régime de retraite. Ce travail exigeant et de grande valeur se poursuit. Mais l’avenir de La Presse Canadienne est beaucoup plus prometteur aujourd’hui qu’il ne l’était il y a un an.
• Dans tous nos milieux de travail, nous avons travaillé très fort pour réduire les impacts négatifs causés par les mises à pied qui ont fait des ravages en 2009 dans toute l’industrie des médias. À S-Vox, il a fallu recourir à un arbitre pour s’assurer le respect du processus et des droits de nos membres (lire l’article dans ce numéro). À Radio-Canada, nous avons réussi à diminuer, de 350 à 254, le nombre de membres de la Guilde qui ont perdu l’emploi. Il s’agit de tout un accomplissement ! C’est le résultat du travail acharné des comités mixtes d’emploi qui ont trouvé des postes à ceux dont les emplois étaient abolis. Ce résultat n’aurait pas été possible sans une nette amélioration de la relation entre le syndicat et la direction ou sans les nouvelles clauses de la convention collective qui portent sur les mises à pied.
Il s’agit de belles victoires. Mais j’aime travailler sur des projets de notre cru et que nous pouvons contrôler.
Et ce sera notre plus grande priorité. Nous devons en faire davantage et être présents dans plus de milieux de travail pour tenir ferme. Comme c’est le cas de plusieurs syndicats, notre membership est à la baisse (d’environ 200 membres). Alors, si nous ne recrutons pas, il y aura moins de travailleurs de l’industrie des médias qui jouiront de la protection d’un syndicat. Les individus mis à pied se retrouvent ou non ailleurs dans l’industrie. Il est fort à parier qu’ils dénichent des postes dans de nouveaux milieux de travail qui ne sont pas syndiqués. Il est prudent de croire qu’ils ne bénéficient pas d’avantages sociaux et de sécurité d’emploi.
Nous avons aussi une motivation financière pour effectuer plus de recrutement. Il est projeté que nos revenus provenant des cotisations seront en baisse de 6% en 2010 comparativement à cette année.
Nous préparons un plan de syndicalisation et nous envisageons de nouvelles affectations du personnel pour concrétiser ce projet. Un des éléments du plan touchera les pigistes. Il faudra trouver le moyen de représenter et de desservir les pigistes qui travaillent pour des employeurs autres que Radio-Canada, où il y a déjà une convention collective.
Tous les membres de la Guilde peuvent aider à ce chapitre en gardant les oreilles et les yeux ouverts. Si un ami ou un confrère d’un autre milieu de travail vous questionne au sujet de votre salaire ou de vos avantages sociaux, parlez-leur de votre milieu de travail et de la convention collective de la Guilde. Demandez-leur s’ils sont intéressés. Faites-moi part de leur nom.
Le travail d’implanter la Guilde dans de nouveaux milieux de travail est le plus excitant et le plus épuisant travail que j’ai accompli avec le syndicat. Mais c’est le travail qui a le plus d’impact à long terme.
La deuxième priorité qui a surgi lors de la session de remue-méninges de fin d’année était le besoin de mieux communiquer avec les membres actuels et rendre le syndicat plus invitant, plus pertinent et… plus amusant. Ça paraît un peu simpliste. Mais plusieurs organisations se débattent pour faire la même chose. De toute évidence, il y a une multitude de solutions et elles ne viendront pas seulement d’un groupe de personnes du bureau de Toronto. J’ai bien hâte de développer ces solutions avec les membres et les militants de partout au pays.
La dernière priorité est financière. La baisse des cotisations va nous forcer à grandir en nombre (ce qui explique notre plus grande priorité) ou à effectuer des compressions. Entre-temps, tous les secteurs de la Guilde devront faire preuve de retenue dans leurs dépenses. La durée de notre congrès de mai 2010 sera amputée d’une journée, donc plus court que celui de 2008. Il y aura moins de voyages d’affaires, ce qui signifie plus de vidéoconférences. Tout le monde devra mettre les mains à la pâte.
Ceci résume la rencontre de fin d’année du Comité exécutif national. Nous entamons la dernière année de notre mandat. Assurons-nous d’avoir une année du tonnerre !
Lise Lareau est la présidente nationale de la Guilde canadienne des médias