La Guilde canadienne des médias est déçue mais pas étonnée que le projet de loi C-377 ai été adopté. Il s’agit d’une loi antisyndicale, qui obligera les syndicats à dévoiler des renseignements qu’aucune autre organisation au pays n’est tenue de divulguer. Les députés conservateurs ont voté pour le projet de loi à 147 voix contre 135.
Par conséquent, le gouvernement paiera désormais des gens chargés d’obtenir, de traiter et de vérifier des rapports financiers de 25 000 organisations syndicales au Canada; les syndicats devront quant à eux engager des gens pour préparer ces rapports ; et les employeurs auront accès à des renseignements extrêmement détaillés sur les syndicats, notamment les ressources que nous consacrons à la défense des ententes collectives ou à l’organisation de nouveaux membres.
“ Depuis des mois, la Guilde canadienne des médias, le directeur de SCA Canada Martin O’Hanlon ainsi que d’autres dirigeants du mouvement syndical au pays ont attiré l’attention sur l’hypocrisie et l’injustice qui caractérisent ce projet de loi, encourageant nos membres ainsi que tous les Canadiens à dénoncer cette attaque contre le droit des travailleurs à s’organiser ”, rappelle Carmel Smyth, présidente de la Guilde.
Et il n’y a pas que les syndiquats qui contestent le projet de loi. La commissaire à la protection de la vie privée du Canada estime que le projet de loi va trop loin, tandisque l’Association du Barreau Canadien, dans une lettre au Comité parmanent des finances, souligne que “ Le projet de loi soulève de nombreuses préoccupations relatives à la vie privée et fait preuve d’un manque d’équilibre judicieux entre objectifs publics légitimes et intérêts liés au respect de la vie privée qui sont protégés par la loi. ”
Le directeur parlemntaire du budget Kevin page a également posé des questions sur les estimations de coûts du gouvernement. Une législation comparable et moins lourde aux États-Unis coûte 41,3 millions $ en 2012.
“Le projet de loi n’a aucun sens, que ce soit de par son intention, ou par ce qu’il en coûte pour le mettre en oeuvre, ou pour les nombreuses questions qu’il soulève en ce qui trait à la capacité du gouvernement conservateur à diriger dans l’intérêt de tous les Canadiens ”, estime M. O’Hanlon.
Merit Shop Contractors, un organisme qui représente des entreprises de construction sans syndicats a salué le projet de loi, mais les partis d’opposition et cinq députés conservateurs ont voté contre.
» Comme syndicats, nous rendons déjà des comptes à nos membres pour toutes les questions d’ordre financier, précise M. O’Hanlon. Voilà pourquoi nous comptons contester cette loi devant les tribunaux. «