Les partisans de la télévision gratuite au Canada ont reçu un appui de taille le mois dernier alors qu’un comité parlementaire qui représente tous les partis a recommandé que Radio-Canada soumette un plan pour maintenir un signal en direct de télévision dans toutes les régions du pays qui le reçoivent présentement après la mise au rancart des transmetteurs analogues en 2011.
Le soit disant plan « hybride » que Radio-Canada a soumis à la fin de 2006 au CRTC propose l’installation de seulement 44 transmetteurs numériques en direct. Ce scénario signifierait l’abandon du réseau public de plus de 600 émetteurs répéteurs qui desservent les plus petites communautés. Ce scénario forcerait ces communautés à s’abonner à un service par câble ou par satellite. Les plans fournis au CRTC par les télédiffuseurs privés étaient encore moins généreux. Ces derniers ne prévoyaient pas beaucoup du côté d’un plan de modernisation des transmetteurs analogiques qui fourniraient le signal numérique gratis après 2011. Cliquez ici pour en apprendre plus.
Selon des recherches préliminaires effectuées pour le compte de la Guilde canadienne des médias, les citoyens de 1 000 communautés n’auraient soudainement plus accès gratuitement à la télévision après 2011, si tout va comme les télédiffuseurs le voudrait.
« Le plan hybride de la SRC est une source de préoccupation pour bien des Canadiens car il abolit le principe d’accès universel au service de la SRC », a noté le Comité dans son rapport sur l’avenir de Radio-Canada. « Plusieurs Canadiens dépendent toujours sur la transmission en direct afin de capter leur signal de télévision. Un certain nombre de témoins qui se sont présentés devant le Comité soutiennent que la population canadienne n’a pas à débourser pour recevoir le signal de leur télédiffuseur public. »
Le Comité incite Radio-Canada à explorer la possibilité de créer des partenariats afin d’offrir gratuitement la télévision numérique à tous les Canadiens qui sont présentement desservis par des transmetteurs analogues. Le rapport recommande aussi que le ministère fédéral du Patrimoine canadien alloue à Radio-Canada le financement ponctuel nécessaire qui servirait à défrayer les coûts reliés à la conversion à la télévision numérique.
Un des principaux avantages de la télévision numérique comparée à la télévision analogue est la possibilité de diffuser six stations à partir du même transmetteur, ce qu’on appelle du multiplexage. Dans plusieurs coins du pays, la possibilité de capter gratuitement six stations serait une très grande amélioration de service. Ce scénario pourrait potentiellement permettre d’offrir un bouquet entièrement composé de stations régionales et canadiennes qui ne sont pas offertes en priorité par les services de câblodistributeur et les services par satellite.
Un meilleur accès gratuit à la télévision pourrait causer un renversement dans la tendance des téléspectateurs à s’abonner au service par câble ou par satellite. Les dernières données indiquent que 16,5% de l’écoute totale de CBC/Radio-Canada se fait par signal en direct. Les téléspectateurs en direct passent 40% de leur temps à regarder des émissions canadiennes comparativement à 29% des abonnés à un service de câblodistribution numérique.
La GCM a commandé une étude plus approfondie sur la possibilité d’offrir gratuitement la télévision numérique dans des plus petites communautés du pays à l’aide du multiplexage. Le syndicat a l’intention de présenter les résultats de cette recherche à Radio-Canada, au CRTC et au comité parlementaire dans le but de poursuivre le débat sur le maintien de l’accès gratuit à la télévision au Canada au 21e siècle.
Cliquez ici pour lire le rapport complet du Comité permanent du Patrimoine canadien intitulé : « CBC/Radio-Canada : Définir la spécificité dans un paysage médiatique en évolution ».
Pour de plus amples renseignements ou pour participer à la campagne de la Guilde pour le maintien de la télévision gratuite, écrivez en français à Karen Wirsig à l’adresse suivante, karen@cmg.ca