La Guilde canadienne des médias (La Guilde) trouve encourageant que lors du discours du Trône prononcé aujourd’hui, le nouveau gouvernement ait réitéré le soutien à CBC/Radio-Canada au nombre de ses priorités essentielles. La Guilde, le plus grand syndicat des employés de CBC/Radio-Canada, exhorte le gouvernement à passer aux actes au moyen d’un financement temporaire immédiat afin de mettre un terme au démantèlement en cours du radiodiffuseur national public.
Dans son discours du Trône d’aujourd’hui, le gouvernement libéral a réaffirmé l’engagement, pris durant la récente campagne électorale, d’apporter son appui à CBC/Radio-Canada. Parmi les autres engagements pris par le parti Libéral envers la Guilde durant les récentes élections fédérales, on compte notamment, le rétablissement des fonds dont le gouvernement conservateur avait amputé le budget de CBC et le réinvestissement dans CBC/Radio-Canada au moyen d’un financement pluriannuel stable et prévisible – pour un nouvel investissement annuel de 150 millions de dollars – et le réexamen du mode de nomination des membres du conseil d’administration et du président de CBC de façon à garantir leur indépendance et leur compétence.
« Durant l’année écoulée, alors que le gouvernement Harper, les membres du conseil d’administration de CBC/Radio-Canada et son président Hubert Lacroix se hâtaient de sabrer de mille et une façons dans le budget du radiodiffuseur national, les Canadiens ont riposté et se sont clairement exprimés sur le besoin de rebâtir CBC/Radio-Canada, affirme Carmel Smyth, présidente nationale de la Guilde. Dans le discours du Trône d’aujourd’hui, le gouvernement vient de réaffirmer son engagement à lui accorder un financement qui lui fait cruellement défaut. »
Toutefois, étant donné que la haute direction de CBC s’apprête à supprimer de 400 à 900 postes additionnels si on la laisse mener à bien sa « Stratégie 2020 », la Guilde sollicite un financement temporaire et une prompte attribution des 150 millions de dollars promis afin d’éviter cette situation. Les compressions des huit dernières années, motivées par des raisons idéologiques, ainsi que l’orientation stratégique adoptée par les membres du conseil d’administration et de la haute direction ont gravement compromis la capacité de CBC/Radio-Canada à s’acquitter de son mandat, qui est de produire et de promouvoir des émissions d’actualités et d’informations canadiennes originales, ainsi que des émissions dans divers domaines, dont les arts et la culture, des sports, la science et la technologie.
« Nous sommes particulièrement préoccupés par les compressions affectant les informations locales et la programmation régionale, les compressions affectant la capacité de réaliser des émissions à l’interne, ainsi que par le projet de mise en vente du matériel de production et des studios, toutes mesures qui s’inscrivent dans la stratégie de M. Lacroix », a déclaré Mme Smyth.
CBC/Radio-Canada est l’un des radiodiffuseurs publics les plus sous-financés au monde. Les crédits parlementaires qui lui sont alloués s’établissent à 29 $ environ par habitant – alors que la moyenne au sein des pays développés est de 82 $ par habitant.