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Le gouvernement n’a rien à faire dans les salles de nouvelles du pays

Ottawa, le 27 mai 2013 – Aujourd’hui, les défenseurs du journalisme réunis à Ottawa ont soutenu avec force lors d’une conférence de presse que le projet de loi C-60 dépasse des limites qu’il ne faut pas dépasser dans une démocratie développée : permettre au gouvernement d’avoir de l’influence sur la manière de faire les nouvelles à Radio-Canada.

Les représentants de journalistes qui se sont exprimés à la conférence de presse s’entendent tous pour dire que toute mention de Radio-Canada doit être retirée du projet de loi C-60. Ils demandent aussi aux citoyens de s’exprimer à ce sujet.

 » Nous aimerions que les Canadiens réagissent le plus rapidement possible pour ramener le gouvernement à la raison ”, a expliqué Arnold Amber, président des Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE) qui a précisé qu’il était urgent d’agir puisque le projet de loi est actuellement à l’étude à la Chambre des communes.

Six groupes de défense du journalisme étaient à la conférence de presse dont la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), la Guilde canadienne des médias (GCM), le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC) ainsi que ACTRA et SCFP.

Au coeur du propos des organisations réunies à Ottawa est l’argument que le projet de loi ne vise pas véritablement les finances comme le prétendait récemment le ministre des Finances Jim Flaherty, mais bel et bien la volonté du gouvenrment d’avoir une mainmise excessive sur Radio-Canada. Les organisations réunies à Ottawa rappellent en effet que le gouvernement fixe déjà une grande partie des budgets du radiodiffuseur public et nomme tous les membres du Conseil d’administration et le président de Radio-Canada.

“ Le gouvernement exerce déjà une forte influence et les nouveaux pouvoirs feraient monter cette influence d’un cran à des niveaux inquiétants, affirme Martin O’Hanlon, directeur de CWA/SCA Canada dans une déclaration. Il est primordial dans une démocratie qu’il n’y ait pas d’ingérence du gouvernement dans le domaine journalistique — c’est ce qui nous distingue des régimes totalitaires.”

Pour sa part, le journaliste reconnu et ancien correspondant à l’étranger Bill Gillespie indique que le projet de loi pourrait affailblir Radio-Canada d’autres manières plus insidieuses encore: “ Quels journalistes voudraient travailler dans une organisation à l’impartialité suspecte ?,” demande-t-il.  Carmel Smyth, présidente nationale de la Guilde ajoute que les citoyens avaient besoin de voir et de percevoir Radio-Canada comme un radiodiffuseur public qui n’est pas assujetti à l’influence gouvernementale.

Dans une déclaration à l’appui de cet appel, Hugo Rodrigues, président de l’Association Canadienne des Journalistes affirme que “ La CAJ est profondément préoccupée, car le projet de loi C-60 révèle une absence totale de confiance du gouvernement à l’égard du président et du conseil d’administration de Radio-Canada en ce qui a trait à la gestion de notre radiodiffuseur public. Les nouveaux pouvoirs pourraient également marquer le début des dérapages vers une ingérence accrue du gouvernement dans les affaires de Radio-Canada et dans son rôle comme radiodiffuseur indépendant financé par les deniers publics.”

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