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L’offre d’achat d’employés d’une chaîne de journaux crée de l’espoir

L’offre a été organisée par la Guilde des employés de journaux (TNG) qui représente des employés à 8 des 12 journaux qui sont en vente. TNG est aussi le parent syndical de la Guilde canadienne des médias.

« Nous ne pouvons pas rester à ne rien faire et les regarder agir », a déclaré la présidente de la TNG, Linda Foley, en parlant du démantèlement de la chaîne de journaux qui jouit d’une réputation d’excellence en journalisme dans une industrie obsédée par la quête des profits.

« Que notre offre soit acceptée ou non, notre initiative aura attiré l’attention sur les préoccupations des employés », a ajouté madame Foley. « Ils ont besoin de participer à ce débat. La façon dont ces gens travaillent pourraient signifier la vie ou la mort de ces journaux. »

La TNG travaille de concert avec la société californienne en gestion de capitaux, Yucaipa Companies, qui s’occupe de l’offre pour acheter les 12 quotidiens. Les employés pourraient ensuite se procurer des parts d’une nouvelle société qui s’appellerait ValuePlus Media. Si les employés viennent à détenir plus de 51% des actions, grâce surtout à leur caisse de retraite, la nouvelle société jouirait de crédits d’impôts comme prévu par la loi américaine. Yucaipa a assuré que des employés et des représentants syndicaux siègeraient au conseil d’administration de ValuePlus Media.

Même si la tentative d’acquisition des journaux échoue, l’initiative aura provoqué un important débat public au sein des communautés où se trouvent les journaux, a dit madame Foley. Des membres de la TNG ont formé des comités dans les journaux syndiqués en vue de générer un appui de la part de la communauté pour l’offre des employés. Les manifestations publiques et la campagne de lettres voulaient mettre de la pression sur les nouveaux propriétaires pour qu’ils acceptent l’offre des employés.

Selon madame Foley, le débat sur l’avenir de la chaîne Knight Ridder porte beaucoup plus sur l’importance d’un journalisme de qualité au moment même où la préoccupation principale de l’industrie est de réduire les coûts d’exploitation. Elle dit que les employés veulent examiner leur industrie et développer des stratégies pour assurer la survie d’un niveau élevé de journalisme.

« Il se produit un terrible gaspillage dans l’industrie à cause d’une façon de pensée qui est dépassée », soutient madame Foley.

La plupart des médias américains ont été la cible des observateurs à cause de leur couverture complaisante des événements qui ont mené à l’invasion de l’Irak. On leur reproche de rapporter la propagande qui provenait de la Maison-Blanche sans faire preuve de sens critique. En fait, ces mêmes observateurs louangeaient la chaîne Knight Ridder qui était un des seuls médias à remettre en question du début la stratégie américaine face à l’Irak. La chaîne avait fait état de l’absence d’armes de destruction massive.

Et au début du mois d’avril, le Free Press et le Center for Media Democracy (Centre pour la démocratie dans les médias) publiaient un rapport accablant qui révélait que 77 stations de télévision locales aux Etats-Unis avaient diffusé des vidéos fournies par des compagnies privées lors de leurs bulletins de nouvelles.

« Ces publicités, qui portaient sur des suppléments vitaminés en passant par des engins de recherche libre de pornographie, ont induit en erreur les téléspectateurs en se faisant passer pour des reportages journalistiques », ont accusé les auteurs du rapport. « Cette pratique est illégale et elle enfreint le lien de confiance entre ces stations de télévision et leur public. »

Le vice-président de la GCM, Scott Edmonds, appuie l’initiative de la TNG de provoquer un débat sur l’avenir du journalisme de qualité aux Etats-Unis et de donner espoir aux travailleurs de l’information qui ont enduré des années d’incertitude à cause de propriétaires de journaux trop gourmands. Monsieur Edmonds, qui est aussi vice-président de la TNG pour l’Ouest du Canada, souhaite que cet espoir et cet enthousiasme débordent jusqu’au Canada où les voix sur cette question sont « peu nombreuses et silencieuses. »

Les syndiqués des journaux de l’ancienne chaîne Knight Ridder devraient savoir en juillet si leur offre a été acceptée.

Pour de plus amples renseignements à propos de l’initiative de la TNG et pour suivre cette histoire, visitez le http://www.knightridderwatch.org/ (en anglais seulement).

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