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Message du président de SCA Canada, Martin O’Hanlon, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse

Aujourd’hui, nous réaffirmons notre engagement à poursuivre le combat pour la protection de la liberté de la presse dans un contexte de menace grandissante à travers le monde.

Depuis longtemps, nous sommes témoins de la restriction rigoureuse de la liberté d’expression des journalistes dans des pays comme l’Arabie saoudite, la Chine, l’Iran et Cuba. Mais ce n’est qu’au cours des dernières années que nous assistons à la montée de démagogues et de partis ultraconservateurs ouvertement hostiles aux médias dans des pays autrefois progressistes comme la Pologne, la Hongrie, la Turquie et les Philippines. À cela s’ajoutent les États-Unis, où l’ignominie du président Trump et de ses facilitateurs républicains constitue une menace troublante.

Le journalisme est un pilier de la démocratie, et lorsque les médias sont attaqués, ce sont nos systèmes démocratiques qui sont attaqués.

Il est essentiel que des pays progressistes, modérés et responsables comme le Canada dénoncent publiquement toute menace à la liberté de la presse, que nous exercions de la pression diplomatique sur d’autres pays pour qu’ils fassent mieux, et que nous infligions, si nécessaire, des sanctions économiques aux pays les plus récalcitrants.

Restreindre les droits des journalistes est une chose. Cependant, dans bien des pays, la situation est encore plus désastreuse.

Selon la Fédération internationale des journalistes (FIJ), au moins 94 professionnels des médias ont été tués en 2018, et neuf cas sur dix restent impunis. L’impunité règne. Des centaines de journalistes sont en prison, et tous les jours, des professionnels des médias sont agressés, battus, détenus, harcelés et menacés.

Les cyberattaques, le piratage informatique et le harcèlement en ligne, en particulier contre les femmes journalistes, constituent des menaces grandissantes pour la sécurité numérique, ce qui entraîne une crise de sécurité pour les professionnels de l’information.

À l’automne dernier, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec un comité sénatorial au nom de la FIJ concernant la menace grandissante qui pèse sur la liberté de la presse dans le monde et la nécessité d’une convention de sécurité. Nous collaborons avec la FIJ pour réclamer une Convention internationale sur la sécurité des journalistes et des professionnels des médias, que le gouvernement du Canada a été invité à appuyer.

Même au Canada, la vigilance est de mise.

L’année dernière, le journaliste Antoine Trépanier, de Radio-Canada, a été arrêté par la police de Gatineau, simplement pour avoir fait son travail et posé des questions. Il a été arrêté en raison d’une plainte frivole de harcèlement déposée par une personne qui n’aimait pas ses reportages. L’affaire a été classée, mais cela n’aurait jamais dû se produire.

Toujours l’année dernière, un juge a ordonné à la journaliste Marie-Maude Denis, de Radio-Canada, de révéler sa source dans un procès pour corruption. L’affaire est maintenant devant la Cour suprême.

Et évidemment, l’automne dernier, la Cour suprême a ordonné au reporter Ben Makuch, de Vice Media, de remettre aux autorités les renseignements qu’il avait recueillis sur un combattant de l’EIIS qui fait l’objet d’accusations. SCA Canada s’est portée partie intervenante dans cette affaire.

Soyons clairs : les médias ne sont pas et ne devraient jamais être un organe de l’État. En tant que journalistes, nous avons le devoir d’empêcher quiconque, en particulier les autorités, d’entraver la liberté de la presse.

Nous poursuivrons le combat pour la liberté de la presse. C’est un combat qu’on ne peut se permettre de perdre. Le journalisme va de pair avec la démocratie.

Martin O’Hanlon
Président, SCA Canada
Les syndicat des médias

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