Par Lise Lareau
Présidente nationale de la GCM
Supposant que l’on ratifie l’accord préliminaire en fin de semaine, nous retournerons au travail dès mardi. Comment nous préparer à nos sentiments lorsque nous franchirons la porte d’entrée ? À la première rencontre dans les couloirs avec un membre de la haute direction ? À la première conversation maladroite?
D’abord, il faut reconnaître que nous avons changé. Comme je l’ai dit souvent, nos expériences des dernières huit semaines nous ont transtormés presque au niveau génétique. Nous avons appris à travailler ensemble d’une nouvelle manière et nous ne devrions pas l’oublier une fois que nous retournerons au travail.
Nous avons également fait face à notre colère. Notre collègue Anthony Germain a suggéré dans un édito publié dans le Ottawa Citizen que la direction a réussi à créer 5 500 durs à cuir (« hard asses »).
J’espère que nous utiliserons notre amertume à bon escient. Il faut que nous animions la discussion au sujet de l’avenir de CBC/Radio-Canada. À cause du lock-out, les gens s’attendent à cela; c’est nous, les visages et les voix de la vraie CBC/Radio-Canada.
Pour le moment, il n’y a pas de discussion intelligente et rationelle au sujet de CBC/Radio-Canada. Le fait que l’on publie l’édito de Patrick Watson dans les journaux nous montre à quel point nous en sommes rendus. On publie ses opinions parce qu’il est un des seuls qui en parle de façon provocatrice. Mais nous pouvons lancer une discussion beaucoup plus ancrée et intelligente.
Il faut trouver un moyen d’animer une conversation précise dans toutes nos localités qui reprend les conversations informelles au piquet. Peut-être s’agit-il de rédiger des documents de discussion afin de lancer des débats parmi les membres de la Guilde. Il faudra probablement identifier une équipe de membres qui pourra animer l’exercice. Je ne sais pas précisément comment cela va fonctionner, mais je sais qu’il faut le faire.
Le lock-out a été le premier chapître. Le deuxième chapître sera la réflexion et le troisième sera le remplacement de la haute direction par des gens qui savent comment diriger un groupe d’employés créateurs qui font de la bonne programmation.
Ne perdons pas notre énergie ni notre point de ralliement. Trouvons ensemble un moyen de l’utiliser afin de créer un climat de changement à la CBC/Radio-Canada.