Un projet de loi actuellement déposé à la Chambre des communes constitue une menace aux travailleurs. En vertu du projet de loi C-377, proposé par le député conservateur Russ Hiebert, les syndicats seraient tenus de transmettre des renseignements de nature financière que même le bureau du premier ministre ne dévoile pas. Le Congrès du travail du Canada y voit une ingérence dans les relations de travail et une tentative de résoudre un problème inexistant. Le directeur de SCA Canada, soit le syndicat principal de la Guilde, se fait encore plus critique. Selon Martin O’Hanlon, le projet de loi n’est rien de moins qu’une attaque à la fois hypocrite et idéologique envers les syndicats.
Nous vous invitons à faire parvenir une missive à votre député local, indiquant que vous vous opposez à l’adoption de ce projet de loi. Voici un aperçu de ce qui se produirait si un tel projet devenait loi :
— le gouvernement devrait consacrer des ressources financières afin que des gens procèdent à la collecte, à la gestion et à la vérification des rapports financiers des quelque 25 000 organisations syndicales au Canada, ressources qui devraient normalement être allouées à d’importants programmes publics, au moment où ce même gouvernement entend procéder à des coupes budgétaires massives;
— les syndicats devraient embaucher du personnel afin de préparer les rapports, les obligeant ainsi à dépenser des sommes qui autrement serviraient à défendre les droits de leurs membres;
— les employeurs obtiendraient des renseignements très détaillés sur les syndicats, incluant les ressources consacrées à la protection des conventions collectives et au recrutement de nouveaux membres – et pourraient utiliser de tels renseignements afin de nuire à nos efforts.
Voici en quoi le projet de loi est une manoeuvre hypocrite :
-alors que celui-ci exigerait que l’on soumette des renseignements sur chaque individu payé par un syndicat (employés, dirigeants, fournisseurs, etc.), le gouvernement a récemment refusé de dévoiler le montant des salaires versés aux employés du bureau du premier ministre – avec des deniers publics, rien de moins – parce qu’il y aurait atteinte à la vie privée;
— même si diverses sociétés du Barreau, associations médicales et autres sont aussi des organismes financés et dirigés par leurs membres, et dont ces derniers obtiennent un crédit d’impôt sur leurs cotisations – tout comme c’est le cas pour les syndicats — , ces organisations ne seraient pas assujetties à la nouvelle loi;
— ceux et celles en faveur d’une telle loi ne sont pas membres d’un syndicat, qui eux ont d’ores et déjà accès à des renseignements détaillés sur la façon dont leurs cotisations sont utilisées. Non. En fait, les groupes qui souhaitent voir une telle loi adoptée représentent les employeurs, dont les Merit Shop Contractors, qui s’opposent aux efforts des syndicats afin que l’on ait recours à des ouvriers formés et qualifiés, ainsi que la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante et l’Institut Fraser.
Écrivez à votre député local et demandez-lui de voter contre le projet de loi C-377.