Accueil / Nos lieux de travail / Quand un grand syndicat inscrit son action dans le grand contexte politique : importance de la grève à Verizon

Quand un grand syndicat inscrit son action dans le grand contexte politique : importance de la grève à Verizon

Par la blogueuse invitée Lise Lareau

LiseOn ne saurait sous-estimer l’importance de ce qui est en train de se passer chez nos voisins du sud en ce qui concerne le mouvement syndical. Cette semaine, nous avons assisté au débrayage de 40 000 travailleurs du géant des télécoms, dont un grand nombre sont membres du CWA, le syndicat auquel la Guilde est affiliée.

Le chiffre seul indique l’importance du conflit. Mais ce n’est pas tout, car les questions au cœur de ce conflit – la sous-traitance et la réduction des pensions de retraite – ont un écho auprès de nombreux travailleurs, puisqu’il s’agit de certains des enjeux critiques de notre temps.

À cela s’ajoute le contexte politique : on s’attendait à ce conflit depuis longtemps, mais le CWA a choisi la semaine précédant la primaire de l’État de New York, le faîte de la course présidentielle étasunienne, pour monter au front et jeter son poids dans la balance.

Cela signifie que ce syndicat – notre syndicat – met en jeu ses intérêts financiers dans la lutte pour la justice économique pour tous les travailleurs.

Une grande partie de la campagne électorale américaine s’est focalisée sur la colère : colère engendrée par les pertes d’emploi, par les fermetures d’usines, par les écarts de salaires et colère à l’égard des 1 %. Le conflit à Verizon incarne cette colère. En outre, la grève frappe au cœur de la capitale financière du monde et d’une bonne partie du nord-est des États-Unis.

Reste à voir si cette grève pourra canaliser efficacement cette colère et conduire à une éclatante victoire pour les travailleurs qui l’ont déclenchée. L’obtention d’une bonne convention collective serait le signal qu’il est possible de changer la donne économique, en autant qu’on le fait collectivement et de façon organisée.

Il s’agit d’un moment crucial pour le mouvement syndical qui doit, pour être efficace, exercer une véritable influence dans la sphère politique et économique. Bernie Sanders a ouvertement pris parti en faveur du CWA au tout début de sa campagne et il entretient des liens étroits avec le syndicat. À preuve : Larry Cohen, ancien président du CWA, qui s’est battu, lors de la dernière décennie, autour des mêmes questions que défend Bernie Sanders et qui a démissionné de son poste l’an dernier, collabore à présent à la campagne de M.nsieur Sanders.

Il faudra à Monsieur Sanders davantage que le soutien du CWA lors de la primaire de l’État de New York de mardi, mais en s’associant à la grève à Verizon, il a clairement placé les enjeux sur lesquels notre syndicat se bat depuis des décennies au centre de l’évènement politique le plus important qu’il nous ait été donné d’observer depuis pas mal de temps.

Lise Lareau est vice-présidente nationale pour la Guilde 

Ressources pour les membres


Sujets les plus consultés

Scroll to Top