Il y a sept semaines, la direction de la Société Radio-Canada a mis 5 000 employés en lock-out parce que ceux-ci refusaient de se faire imposer de nouvelles règles en ce qui concerne l’embauche. La proposition d’hier, accompagnée d’annonces dans les journaux qui coûteront plus de 250 000$, représente une tentative de leurrer le public canadien; cette proposition est même inférieure à celle qui a été rejetée il y a presque deux mois.
« Sous la proposition de la direction, presque tous les employés futurs pourraient être embauchés de façon non-permanente, » dit le négociateur en chef, Dan Oldfield. « Cette position ne reflète en rien les valeurs canadiennes; c’est même pire que ce que l’on trouve dans le secteur privé. Il est clair que la direction de la Société n’a pas hâte de mettre fin à la crise actuelle. »
Si la proposition de la direction était adoptée, le nombre d’employés contractuels sauterait de 180 à presque 500 à l’échéance de la convention. Et ce n’est pas tout : la proposition sur les pigistes ne prévoit aucune limite sur l’engagement de travailleurs « pour une période déterminée ». La Société ne s’engage aucunement à assurer une main-d’œuvre de base permanente à l’avenir – on ne donne que des « assurances » que les employés actuels ne seront pas obligés de changer de statut.
L’annonce suggère que les droits en matière de réductions d’effectif et de rappel au travail sont améliorés. C’est un mensonge. La proposition diminue les droits pour presque tous les employés : pour plus de 2 500 membres elle élimine l’accès à des postes ailleurs au pays, et diminue également les droits d’être rappelés au travail.
Les détails de la proposition ont été dévoilées aux journaux avant même d’être communiquées au syndicat. Ce geste cynique nous démontre que la Société n’avait aucune intention de négocier cette semaine. Ces annonces ne sont là que pour tenter de réduire la pression du gouvernement et du public. On ne peut rassurer les Canadiens qu’en négociant une nouvelle convention collective.
La Guilde canadienne des médias s’est engagée envers le ministre fédéral du Travail de rester à la table et de négocier une entente équitable. Cela ne veut pas dire que nous nous plierons aux revendications déraisonnables de la direction de la SRC/CBC – peu importe les centaines de milliers de dollars que la Société dépense sur la propagande.