SCA Canada, le seul syndicat au pays qui se consacre uniquement aux médias, accueille favorablement l’annonce faite par le gouvernement fédéral d’une aide financière pour le secteur des médias, mais prévient que tout sera dans les détails.
L’annonce faite aujourd’hui dans le cadre de l’énonce économique de l’automne promet 595 millions $ en crédits d’impôt et autres mesures incitatives pendant cinq ans, y compris un crédit d’impôt remboursable pour « les coûts de main-d’œuvre liés à la production du contenu d’information original. »
Les précisions complètes ne seront disponibles qu’au prochain budget après que le gouvernement aura consulté un groupe « indépendant » issue de la communauté journalistique.
« Nous sommes certainement heureux de voir arriver cette aide qui faisait cruellement défaut, indique le président de SCA Canada Martin O’Hanlon, mais nous aurons besoin de voir les détails avant de pouvoir nous prononcer entièrement en faveur de l’ensemble des mesures. Nous ne souhaitons pas voir l’argent utilisé par des entreprises comme Postmedia pour payer leurs maîtres des fonds spéculatifs ou pour mieux remplir les poches de leurs hauts dirigeants, et nous l’avons dit au gouvernement. »
Dans une décision sidérante et impudique, Postmedia, qui a coupé plus de 3 000 emplois au cours des dix dernières années, a eu l’effronterie de donner au chef de la direction Paul Godfrey et à d’autres hauts dirigeants une augmentation de 30 % l’an dernier – et ce, tout en versant des dizaines de millions de dollars par an à ses détenteurs de dettes des fonds vautours spéculatifs.
Le syndicat se réjouit du fait que les organismes d’information à but non lucratif seront sous peu admissibles pour faire la demande de statut d’organisme de bienfaisance. Le financement pour le journalisme civique local et le statut d’organisme de bienfaisance pour les organismes à but non lucratif étaient deux des recommandations que le SCA Canada a fait au gouvernement.
Par ailleurs, le syndicat demande encore une fois au gouvernement de prendre des mesures visant à renforcer la Loi sur la concurrence et les règlements connexes afin de prévenir la concentration de la propriété des médias.
La couverture de nouvelles locales a été complètement détruite à l’échelle du pays au cours des dernières années, au moment où Postmedia et d’autres entreprises coupaient des emplois et fermaient des publications. Certaines collectivités, notamment Guelph en Ontario et and Moose Jaw en Saskatchewan ont été laissées sans aucun quotidien.
Plus récemment, Postmedia et Torstar ont annoncé un échange de 41 quotidiens, dont la plupart ont été fermés pour éliminer la concurrence, laissant 300 personnes sans emplois.
« La perte de journalistes à l’échelle locale est une véritable menace à notre démocratie, soutient M. O’Hanlon. Cela signifie qu’il y a peu de journalistes pour couvrir les nouvelles importantes pour les collectivités — et il n’y a presque personne pour tenir les politiciens locaux et les intérêts puissants responsables dans beaucoup d’endroits. »
SCA Canada représente plus de 6 000 travailleurs des médias à des journaux et autres entreprises d’un océan à l’autre, y compris CBC/Radio-Canada, La Presse Canadienne, Thomson Reuters, Ottawa Citizen, Montreal Gazette, Halifax Chronicle Herald, et Victoria Times Colonist.
La Guilde canadienne des médias est une section syndicale regoupant plus de 5 000 travailleurs des médias notamment dans les sociétés médiatiques suivantes : APTN, CBC/Radio-Canada, La Presse Canadienne, TFO, Thomson Reuters, TVO, VICE Media et ZoomerMedia.
Les membres de la GCM travaillent sur toutes les plateformes médiatiques disponibles, et notre lien à l’ensemble du mouvement syndical passe par la division canadienne (CWA/SCA Canada) de notre syndicat international, le Communications Workers of America (CWA), ainsi que par le Congrès du travail du Canada.