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Le syndicat principal de la Guilde demande au président de Radio-Canada Lacroix d’annuler les réductions d’emplois et de défendre la radiodiffusion publique

Le président de SCA Canada Martin O’Hanlon a fait parvenir la lettre ouverte ci-dessous à Hubert Lacroix, président de CBC/Radio-Canada lui demandant d’annuler les compressions à CBC/Radio-Canada et de s’exprimer en faveur du diffuseur public.

Le 27 avril 2015
Hubert Lacroix
Président-directeur général de CBC/Radio-Canada

Monsieur,

C’est à titre de président du syndicat national représentant la majeure partie des employés de CBC/Radio-Canada que je vous exhorte à annuler les compressions brutales imposées au radiodiffuseur public et à vous engager sur une nouvelle voie.

Avec la dernière série de compressions, il est plus évident que jamais que CBC/Radio-Canada n’est plus à même de remplir son mandat, prescrit par la loi fédérale. Or, en votre qualité de président et de membre du conseil d’administration, il est de votre devoir de faire respecter ce mandat et de prendre fait et cause pour la radiodiffusion publique.

J’ai vu de nombreuses déclarations publiques dans lesquelles vous expliquiez et défendiez le plan quinquennal de la Société qui prévoit, entre autres, la perte effarante de 1 500 employés (en sus des 3 000 suppressions de postes qui ont eu lieu depuis que vous êtes entré en fonction.)

En revanche, je ne vous ai pas entendu en appeler publiquement au gouvernement fédéral pour qu’il rétablisse les 115 millions de dollars dont il a amputé CBC/Radio-Canada, ni exposer les raisons pour lesquelles la Société a besoin d’un financement stable et adéquat pour remplir son mandat.

Vous avez déclaré que vous plaidiez la cause de CBC/Radio-Canada en coulisses. Si tel est effectivement le cas, cela n’a donné aucun résultat. À preuve : le budget fédéral de la semaine dernière, qui ne prévoit pas un centime pour CBC/Radio-Canada, en dépit du fait que moins d’un dixième du surplus du gouvernement aurait suffi à annuler les compressions.

En place de cela, une institution nationale essentielle est saignée à blanc, et des centaines de journalistes ont perdu leur emploi, alors que le rôle des journalistes est d’être les garde-fous du pouvoir et de faire connaître la vie des Canadiens et de nos communautés. Peut-on croire que ce soit une bonne chose pour la démocratie? Pour la société? Pour l’économie?

Devant une telle destruction, un grand nombre de voix se sont élevées, partout au pays, pour réclamer un financement adéquat. Mais les voix les plus importantes ne se sont pas encore fait entendre – votre silence sur cette question et celui du reste du conseil d’administration de CBC/Radio-Canada est assourdissant.

Je suis persuadé que CBC/Radio-Canada, le journalisme, la culture et la démocratie sont des choses qui vous tiennent à cœur. Et je suis persuadé que vous estimez avoir fait de votre mieux avec les ressources disponibles. Mais il doit y avoir un moment où il faut bien reconnaître que la Société n’est plus à même de s’acquitter de son mandat avec une telle indigence de ressources. Ce moment est arrivé.

Il est temps à présent de changer de cap, d’arrêter la destruction et de dire au gouvernement – publiquement – que le financement de CBC/Radio-Canada est insuffisant. Si vous faites cela, je peux vous assurer qu’à CWA/SCA Canada et à la Guilde canadienne des médias, notre plus large sous-section, nous collaborerons  avec vous et le conseil d’administration de façon constructive afin de parvenir à notre objectif commun : que CBC/Radio-Canada retrouve sa vigueur.

Vous faites face à un choix historique. Soit on se souviendra de vous comme de l’homme qui aura froidement présidé à la mort lente d’une institution nationale chère au cœur des Canadiens, soit vous parlez franchement et vous entrerez dans les annales en tant qu’ardent défenseur de la radiodiffusion publique.

L’histoire se souvient des braves.

Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations distinguées,
Martin O’Hanlon
Président de CWA/SCA Canada

 

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