Le Bloc Québécois et le Parti vert s’engagent à augmenter le financement accordé à Radio-Canada de façon considérable. De son côté, le NPD promet simplement de « maintenir le financement de CBC/Radio-Canada à son niveau actuel, et ce, jusqu’à ce que la situation financière du Canada s’améliore ». Enfin, le Parti libéral promet « un financement stable et prévisible ». Quant au Parti conservateur, celui-ci n’a tout simplement pas répondu au questionnaire de la Guilde.
• Le Bloc : accroître le financement accordé à Radio-Canada afin que celui-ci atteigne annuellement au moins 40 $ par Canadien et Québécois (soit quelque 230 millions $).
• Les verts : accroître le financement accordé à Radio-Canada de 450 millions $ au cours des trois prochaines années.
• Le NPD : assurer un financement stable jusqu’à ce que la situation financière du pays s’améliore, ce qui constitue un pas en arrière par rapport aux deux élections précédentes, alors que le NPD avait promis une augmentation du financement accordé à Radio-Canada.
• Les libéraux : maintenir un financement stable et prévisible.
• Les conservateurs : AUCUNE RÉPONSE.
Le Bloc et les verts favorisent également une relation indépendante entre le gouvernement et le diffuseur public. Le Bloc réitère la recommandation formulée par le comité parlementaire du Patrimoine en 2008, c’est-à-dire que le gouvernement parvienne à une entente de sept ans avec Radio-Canada/CBC et qu’il accorde le financement nécessaire afin de satisfaire à cette entente. Le Parti vert promet de rétablir une relation d’indépendance avec Radio-Canada et les autres organismes culturels fédéraux, et de créer un comité d’experts qui se chargera de nommer les dirigeants de ces organismes, plutôt que de confier la tâche au parti au pouvoir. Les libéraux et le NPD ne se sont quant à eux aucunement prononcés sur la relation d’indépendance.
Les conservateurs n’ont pas répondu au questionnaire de la Guilde, et leur plate-forme électorale ne fait aucune mention de Radio-Canada.
Les antécédents des conservateurs au cours de leurs mandats en tant que gouvernement minoritaire sont plutôt mixtes. De façon générale, le parti a maintenu le taux de financement accordé à la Société au même niveau que celui accordé par le gouvernement libéral précédent. Les conservateurs ont toutefois refusé d’incorporer à l’enveloppe globale accordée à la Société le fonds de 60 millions $ dédié à la programmation canadienne, qui fut introduit par les libéraux sous forme de fonds spécial il y a dix ans.
L’approche des conservateurs a deux conséquences négatives. D’abord, le financement n’a pas augmenté au même rythme que l’inflation. Or, Radio-Canada dépend des revenus commerciaux pour combler son manque à gagner. Lorsque ces revenus ont chuté suite à la crise financière qui a sévi en 2008-9, la Société n’avait d’autre choix que de réduire ses effectifs et sabrer dans la programmation.
Deuxièmement, le diffuseur public est maintenu dans l’incertitude pratiquement chaque année avant que ne soit confirmée l’enveloppe de 60 millions $, confirmation qui ne vient souvent qu’en milieu d’année. Ce genre de relation de pouvoir n’est pas sain et peut nuire à l’indépendance du diffuseur public.
Le gouvernement libéral précédent a procédé, au cours des années 90, à la plus importante réduction du financement accordé à Radio-Canada que la Société ait connu dans son histoire. En 2006, lorsque les libéraux ont perdu le pouvoir, ce financement avait quelque peu augmenté, mais n’a jamais depuis atteint son niveau d’avant la grande compression des années 90.
En 2006, les partis de l’opposition – soit les libéraux, le NPD et le Bloc – ont tous voté à la Chambre des communes pour une motion en faveur du maintien, voire d’une hausse du financement accordé à Radio-Canada. Or, les conservateurs ont voté à l’unanimité contre cette motion. Entre-temps, les conservateurs s’amusent à jouer à la fois au gentil et au méchant en ce qui a trait à Radio-Canada. À preuve :
• Le ministre du Patrimoine James Moore, le « gentil », a toujours signalé son appui envers Radio-Canada.
• Le secrétaire parlementaire de Moore Dean Del Mastro a, lors d’une réunion du comité parlementaire du Patrimoine en novembre 2010, posé la question à savoir si le gouvernement devrait se retirer de la diffusion publique.
• Lors d’un échange qui a eu lieu en février dernier, alors qu’un journaliste lui demandait si Bev Oda a menti au Parlement, le ministre de l’Immigration Jason Kenney aurait formulé une curieuse critique envers le diffuseur public en disant que « Radio-Canada ment toujours ».
• Le premier ministre Stephen Harper n’a rien dit au sujet de Radio-Canada depuis qu’il a pris le pouvoir. En 2004, avant de devenir premier ministre, Harper a songé à commercialiser les services de télé anglaise et ceux de la deuxième chaîne radio anglaise de la CBC.
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Pour de plus amples renseignements, communiquez avec la Guilde (info@cmg.ca) en composant le 1-800-465-4149 ou le 416-591-5333.