Plusieurs syndicats de travailleurs des médias de partout au Canada se sont réunis lors d’un récent congrès du Congrès du travail du Canada (CTC). Il s’agissait d’un moment historique et d’une véritable démonstration de solidarité. Ils ont mis de l’avant une série de motions pour sauvegarder les téléjournaux locaux, pour assurer la protection des médias canadiens contre des prises de possession par des intérêts étrangers, pour soutenir la production canadienne du cinéma et de la télévision et pour s’opposer à la loi qui donnerait un pouvoir de censure au ministre fédéral du Patrimoine.
À une conférence des médias organisée conjointement par les Travailleurs en communication d’Amérique (le syndicat auquel la GCM est affiliée), le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier, l’ACTRA et le Conseil provincial du secteur des communications du Syndicat canadien de la fonction publique, les syndicats ont mis en relief les menaces qui ont fait surface au Canada au cours des 15 dernières années.
« Nous assistons à un durcissement sans précédent dans les médias », a accusé Arnold Amber du chapitre canadien des Travailleurs en communication d’Amérique en faisant allusion aux compressions de personnel dans presque tous les journaux locaux du pays et au lockout de 13 mois au quotidien Le Journal de Québec, propriété de Québécor. M. Amber a été élu sans opposition au poste de vice-président des petits syndicats lors du congrès du CTC.
« Les médias traditionnels sont toujours les seuls médias qui paient les gens pour faire le travail », de cueillette de l’information et de rapporter la nouvelle, a précisé Peter Murdoch du SCEP.
Michel Bibeault du SCFP a qualifié les compressions dans le secteur de l’information au Québec « d’atteinte à la démocratie ». Le réseau privé TQS a annoncé récemment la fermeture de toutes ses salles de nouvelles et la mise à pied d’environ 270 employés.
« Je suis estomaqué par la montagne que nous avons à escalader », a déclaré l’acteur R.H. Thompson qui agissait à titre d’animateur de la conférence au nom d’ACTRA.
Les motions, qui ont été adoptées, avaient reçu la plus haute priorité des 2 000 délégués pendant l’après-midi du premier jour du congrès. Elles dénonçaient la convergence des médias et des salles de rédaction et elles exigeaient que le gouvernement fédéral force le CRTC à rendre obligatoire les bulletins de nouvelles télévisés en vue de l’obtention d’une licence.
« Pourquoi se préoccuper de ces questions?, a demandé aux délégués la présidente de la GCM, Lise Lareau, en appui aux motions en question. « Parce que ces salles de nouvelles racontent vos histoires, des histoires de syndicalisme et des histoires de votre collectivité et parce que ces emplois sont de bons emplois dans vos collectivités. »
Ces syndicats font partie d’un caucus de médias formé par le CTC en 2006.